Ce "Live On Earth" est un cas d'école. Si vous le regardez, soyons honnête, les premières impressions ne sont franchement pas bonnes : image en 4/3, donc laissant apparaître des belles barres noires sur les côtés, la qualité de l'image est d'ailleurs passable, même pour un DVD de 2003, sans être affreuse, trois plans de caméra qui se succèdent au fil du concert (oui : trois), une toute petite scène dans une salle qui doit contenir environ 500 personnes je pense, des lights plutôt chiches, des accoutrements pour certains musiciens flirtant avec le ridicule et des musiciens se mouvant quelquefois avec la grâce d'un gorille (Robert Soeterboek) ou celle d'un pantin désarticulé (Arjen Lucassen). Bref, il y a un gros côté amateur sans le sou. Honnêtement, c'est quelquefois risible et on se demande très vite si on n'a pas gâché quelques 25 euros.
Et pourtant, les minutes passent, les morceaux défilent et, finalement, on oublie ces défauts, pourtant pas si mineurs que cela. Car il se passe quelque chose durant ce concert. Bien entendu, il y a la qualité incroyable des compositions, mélange adroit du premier STAR ONE et de quelques pépites d'AYREON. Et puis, il n'y a pas à dire, les compos sont excellemment restituées par des musiciens au somment de leur art. Cela chante et cela joue. Heureusement, le son n'est pas mauvais. C'est sûr, ce n'est pas le top du top mais, au vu du peu de moyens, on aurait pu s'attendre à pire. Il permet en tout cas de profiter de la musique dans des conditions plus ou moins acceptables. Ma foi, c'est bien là le principal.
At last but not least, il y a une cohésion dans la troupe. Cela se voit, cela se ressent et cela s'entend. Les musiciens sont impliqués, soudés et semblent prendre énormément de plaisir à interpréter ces joyaux. Et clairement, ce Live de STAR ONE contient des sommets : "Dreamtime", "Valley Of The Queens", "Into The Black Hole", "Intergalactic Space Crusaders", "The Two Gates", "Castle Hall" et surtout, surtout un "The Eye Of Ra" stratosphérique avec un final éblouissant sur lequel tous les chanteurs viennent terminer a capella un refrain d'une ahurissante beauté.
Une tuerie que même les piètres qualités techniques du DVD et du concert n'arrivent pas à desservir tant que cela.
Un cas d'école, je vous dis !
