Les miracles du Metal, épisode 3. Si en Bretagne on cultive le chou-fleur, Exodus cultive la lose. Et dans les deux cas, c'est intensément. En effet : un premier album culte mais sorti quelques mois trop tard pour épater la galerie qui s'est déjà mangé quelques belles mandales (et la huitième gifle fait beaucoup moins mal que les trois premières), un troisième album formidable mais qui sort lui quelques années trop tard (tout le monde commençait à être blasé du genre) et un live dantesque sorti en... 1997 ( "Du Thrash? Hein? C'est quoi ça ? Ça s'écrit comment ?"). Bref, Exodus c'est une Chevrolet de 300 bourrins qui se prend toujours 400 m dans la vue par la concurrence à force de caler au feu rouge.
Et ce Tempo of the damned alors ? Et bien lorsque Paul Baloff (la version maléfique de Paul Baloche) a la mauvaise idée de mourir et qu'on rappelle Steve Souza en catastrophe pour enregistrer 10 ans plus tard le successeur d'un Force of Habit qui s'est fait atomiser par la critique, on peut dire que sur le papier ça sent pas la réussite. Et pourtant... Dès le premier morceau, le très cynique Scar splanged banner qui évoque énormément The last act of defiance, on se dit qu'on tient quelque chose. Et effectivement, Exodus a parfaitement négocié le virage du nouveau millénaire (contrairement à beaucoup de ses collègues qui ont fait un tout droit monumental pour se ramasser lamentablement dans le ravin de la consternation) et propose un Thrash vindicatif, efficace, mais qui a su garder le petit supplément de fun des 80's. Les compositions sont soignées, le son énorme et les solos aussi bordéliques qu'incendiaires, pour notre plus grand plaisir. Parmi les morceaux qui tuent on remarquera particulièrement l'irrésistible Blacklist sur lequel Souza muscle son jeu et ne se cantonne plus de singer Bon Scott en faisant "Gniark Gniark". Le Robert Pires du Thrash nous offre une autre démonstration de haute volée sur le dévastateur Shroud of Urine, à l'instar de l'incroyable Tom Hunting qui montre à l'occasion qu'il s'agit d'un des meilleurs batteurs du genre. On pourrait faire la fine bouche et regretter quelques morceaux plus bourrins et moins inspirés dans la deuxième partie de l'album, apprécions cette tuerie pour ce qu'elle est : une des toutes meilleures sorties Thrash des années 2000.
Tandis qu'Exodus résout l'affaire Xavier Dupont de Ligonnès, Five Finger Death Punch finit en garde à vue pour avoir envoyé par mégarde une "dickpick" à sa belle-mère.