Comme cela fait 3 mois que j'ai posé ma question et que Fenryl est très actif sur le site en ce moment, je me doute qu'il ne l'a simplement pas vue. Je me permets donc de relancer...

Salut Chisptouille,
Je suis quotidiennement sur NiME, administrateur depuis 2008 maintenant, participant avec mes petits camarades à la gestion du site mais il est vrai que j'ai zappé ma réponse, toutes mes excuses !
Parler de cet album, c'est très particulier pour moi : depuis sa sortie, je n'en suis pas revenu et seul MARE COGNITUM a su depuis me bouleverser de la sorte.
TOTALSELFHATRED n'est à mon sens pas à comparer avec EMPEROR. Certes, il s'agit de BM mais ici c'est bien le côté Black Metal Dépressif qui me fait perdre pied : le chant écorché-vif, plaintif et chargé de douleur, le duo de guitares qui délivre une base de riffs puissants et entêtants tout comme ce foutu clavier !
C'est vraiment incroyable comme l'alchimie est totale ici. C'est finalement complexe à décrire et quasi indescriptible. Je peux écouter 10 fois de suite "Enlightment" sans aucun sentiment d'ennui ou de répétitivité... tout comme le reste de la galette !
Il suffit de regarder mes chiffres d'écoutes sur LastFM, j'écoute toujours autant cet album, années après années.
Les italiens de FORGOTTEN TOMB sont également une de mes références dans le genre et comment ne pas citer MGLA ?

Il est vrai que je n'ai toujours pas kro-expressé la disco d'EMPEROR mais peut être qu'après tu saisiras davantage mon propos mais ces derniers œuvrent pour moi davantage dans un BM pur et dur si j'ose dire !
Dans tous les cas, TOTALSELFHATRED est un monument à mes oreilles et j'aimerais tellement les voir en live !
J'espère avoir répondu à ton attente, n'hésite pas si besoin.
Metaliquement !
Fenryl.

Avec ton commentaire en tête et à la seconde lecture de l'album, ça me parait en effet beaucoup plus clair ! (enfin obscur... Enfin j'me comprends !)

Merci pour ton retour

Salut Nabomouette.

Au Commencement étaient les tapes (et les vyniles aussi, mais ce n'est pas encore la même histoire), que l'on se copiait et échangeait. Que des gus, chevelus en jean-baskets-perfecto produisaient d'abord avec leurs petits sous et toussa, que tu trouvais en concert ou sur des listes de distro... En peu d'exemplaires. Plein de grands groupes ont commencé comme ça.

Certains le faisaient... juste pour leurs potes, certains juste pour ne pas devenir commerciaux, ou pour rester des artisans qui ne voulaient pas devenir la cible des majors... Pas forcément dans un souci d'élitisme : juste dans un souci de rester intègre, humble, discret. Un petit plaisir, voilà tout.

L'Underground, c'est ce que fait ton voisin, sans passer dans le magazine de la semaine prochaine. C'est un univers fait de fanzines papier faits à l'arrache, de distros obscures où les listes sont tenues par de drôles de types qui proposent des noms inconnus (des gens sympas en général) mais qui se révèlent être de la bonne came...
C'est encore, toujours, ce petit plaisir de partager quelque chose dans un cercle restreint : y'a pas beaucoup d'exemplaires, c'est pas connu, mais c'est vachement bon ! Et c'est aussi le désir de garder cet univers de pénombres et d'ombres...

J'en parle de cet underground dans NIME, car il y a une demande. D'autant que je ne risque pas grand chose : c'est produit à 500/666 exemplaires en moyenne.
Beaucoup de groupes me contactent pour connaître mon avis. Je leur dois bien ça, une chronique et/ou une interview. Ils sont passionnés - moi aussi. Ils se sont fait chier à y mettre leurs tripes, à me copier leur truc, payer de leur poche l'envoi et se taper la queue à la Poste, etc.
Et il y a une demande des lecteurs : car les gros labels produisent beaucoup de disques au spectre large, qui pourront toucher le plus de monde possible - il faut bien manger, ça se comprend. Résultat des courses : c'est bien dur pour les gens qui attendent que ça leur tombe tout cuit dans le bec (FNAC, Amazon) de prendre souvent leur pied dans une année d'écoutes...

Tandis que ceux qui fouillent l'underground comme moi écoutent certes beaucoup de choses, mais proportionnellement, retiennent bien plus de 5/5 que les auditeurs de mainstream... Les groupes de l'underground sont plus sincères, plus expérimentateurs, tout simplement parce que les labels à la recherche de produits formatés ne cherchent pas tant que ça des formations avec une personnalité qui pourrait effrayer des auditeurs qui ont peur... d'avoir peur. Et qu'en plus, ces bandes là ne cherchent pas à être connues.

Il y a tellement de choses à dire sur l'underground !
Je te dirais : achète des fanzines, fouille les listes de distros, c'est comme ça que j'ai commencé (en plus des concerts). Et n'ai pas peur des noms inconnus et toussa. Ces listes sont tenues en général par des passionnés qui s'y connaissent en musique. Tu peux aller fouiller les distros des labels EisigerMond Prod ou FWP ou Legion of Death records, Infernal Kommando Recs par exemple.

Et pour ce qui est de tomber sur des formations lituaniennes ou finlandaises ou koréennes... Toujours le même procédé ! L'UG est un petit monde. J'y suis connecté en permanence huhu !

Bonnes lectures puis écoutes, Nabomouette !

Je te conseille Last FM pour trouver des groupes underground facilement, et sinon de fil en aiguille sur Myspace Music, ça se fait facilement. Tous les groupes underground (ou presque) passent par des moyens qui sont archi balisés et conventionnés, mais j'ai envie de dire "heureusement".

On est dans un monde de communication, ce qui est voué à être connu par un cercle restreint trouve très vite ses adeptes. Après, je pense que Vivre L'underground, ça voudrait dire un truc comme "passer un temps fou à trier le 70% de Caca du 19% vraiment cool et du 1% supra bandant", et finir par admettre de temps à autres que les grosses prods de chez Nuclear Blast sont pas si mauvaises.

Mais je ne m'étendrais pas là dessus, pour moi la notion d'UG n'a que très peu de pertinence dans son sens mercantile.

Faudrait sûrement insérer une dialectique à 3 termes pour pouvoir définir ce qui est underground ou ce qui ne l'est pas. La frontière entre les deux dépend de chacun je pense et c'est là que se trouve toute l'ambiguïté. On pourrait bêtement se poser la question. Pourquoi publier un album si on veut rester " underground " ? Le but de cette action à quand même des fins dites "commerciales". C'est le but d'un groupe de se faire connaitre non ? Sinon à quoi bon ?

L'underground, ça devient davantage une auto proclamation. On pourrait le définir par un milieu qui n'est tout simplement pas très connu et exploré. Mais je n'ai jamais entendu qu'à partir d'un certain nombre d'auditeurs ça passait de l'underground au dit " commercial ". Alors c'est quoi ? 2000, 4000 auditeurs ? On ne saura jamais le définir, c'est une notion abstraite comme tant d'autres.