Il faut au moins reconnaître à cet album le statut d'album gonflé. Même si pas assez gonflé à mon goût.
Je crois comprendre qu'ELDRITCH a voulu coller à l'air du temps (j'imagine le père Holler se mettant au surf sur Internet et en tirant toute cette inspiration cyberpunk qu'on retrouve dans les thèmes de plusieurs morceaux), pas forcément par calcul commercial mais plutôt en visant un metal "moderne" en phase avec son époque. Une démarche qui rappelle celle de QUEENSRYCHE sur "Rage for Order". Mais pas avec le même succès.
C'est gonflé parce que ça donne des loops technoïdes à l'époque vomis par toute la communauté prog (c'était avant que DREAM THEATER n'ose le faire) et surtout ce truc fou, mais tellement fou que j'ai dû me pincer pour y croire : sur "Little Irwin", le dernier morceau, cette voix pitchée et dé-pitchée à l'Autotune qui rappelle forcément l'immonde "I'm Blue... Dabadi Dabada" sorti 2 ans auparavant. Du EIFFEL 65 sur fond de claviers kevinmooresques ! Les inconscients !
Mais pas assez gonflé parce que le plus souvent (hors le dernier morceau cité), ces ingrédients technologiques sont employés craintivement : une petite beat-box bontempi ou une dictée magique sur une intro, un loop techno avant un solo, jamais de morceau où l'électronique domine la rythmique.
Bref un album qui sent trop l'hésitation et la fausse audace. Ça mériterait un 2/5 mais je rajoute volontiers 1 point parce que le morceau "Reverse" est une de mes claques préférées dans la discographie d'ELDRITCH et un des plus ébouriffants solos de ce grand oublié du panthéon qu'est Eugene Simone (LA raison pour laquelle il faut écouter ELDRITCH, même si pour moi il ne sera vraiment au top qu'à partir de "Neighbourhell").
