Un album dépressif d'un bout à l'autre. Puissamment dépressif. Je ne suis pas particulièrement porté sur ce type là de Black, étant plus sensible à WOLVES IN THE THRONE ROOM, PAYSAGE D'HIVER, A FOREST OF STARS, DARKSPACE, et d'autres à consonance tout aussi transcendantes.
Cependant, je suis tombé sous le charme de BROCKEN MOON. Je suis tombé sous le charme d'une telle souffrance, d'un tel désespoir. Comment résister lorsque les affres de l'âme humaine sont évoquées avec autant de talent ?
Il est clair qu'il s'agit d'un concept album évoquant la lente métamorphose de l'Homme ayant atteint le point de non-retour dans la souffrance et la colère en une bête féroce dénuée de toute humanité, vide de tout sentiment, de toute émotion ; une monstre de tristesse et désespoir.
"Vollmond" représente l'achèvement de cette transformation comme l'évoquent les Ultimes cris de désespoir qui se muent en un rugissement qui fait froid dans le dos. C'est l'une des tracks qui m'a le plus émue. Je pourrais la chroniquer longtemps... Il me semble que dans celle-ci, l'Homme tente, en désespoir de cause, de trouver refuge dans la religion ; dans "dieu". Seulement, le sanctuaire évoqué par l'orgue au début du morceau est en ruine ; il n'y a plus aucune "présence divine" ici ; plus aucun espoir de rédemption et de paix. Et l'Homme hurle sa rage, sa douleur, son désespoir. Ses tourments atteignent des sommets épiques ; et seuls les Loups y répondent... Seuls les loups y répondent. Mais l'Homme reste seul ; les ténèbres l'engloutissent ; la pluie s'abat autour de lui, et il tombe à genoux, le visage enfoui dans ses mains tandis qu'il perd définitivement le peu d'humanité qui lui restait.
C'est un album absolument magnifique et particulièrement émouvant. Cinq sur cinq !