Loin de dire que NAPALM DEATH n'aurait rien fait que copier REPULSION, ces derniers ont balancé le prototype du Grindcore, ou le Deathcore/Thrash, comme certains se plaisaient à qualifier ce "Horrified" (ou "Slaughter Of The Innocent" en 1986). C'est l'opposé absolu de ce que cherchait à faire Schuldiner (même si en 1985 il restait marqué par POSSESSED ou SEPULTURA).
Un coktail explosif de 29 minutes, en 18 titres qui ont un mal de chien à dépasser les deux minutes, vous déchire le visage, vos tympans fondent à écoute de cette basse horriblement saturée et la batterie fait penser à un bulldozer conduit par Michael Schumacher. Derrière la non-variation des riffs se cache cette en vie de condenser SLAYER, CELTIC FROST, D.R.I., et j'en passe, alors que Scott Carlson se met à éructer de façon terriblement Punk. Il n'y a rien à jeter, ça riff et ça breake par moment, et ça blaste de partout. Pour les inconditionnels du blast en continu, des morceaux comme "Stench of Burning Death" ou "Pestilent Decay" leur éclateront le crâne, le thrash/punk défonce avec l'enchaînement "AcidBath"/"Slaughter Of The Innocent" (puis sporadiquement sur "Radiations Sickness" et "Driven To Insanity"). Les trois derniers morceaux alourdissent puis se rattrapent avec deux titres overspeedés achevant un brûlot d'une brutalité à toute épreuve.
Car oui, "Horrified" est intemporel : en 1986, MÖRSURE, CRYPTIC SLAUGHTER et KREATOR, se faisaient distancer. En 1989, il revient et devient plus écoutable que ses élèves aux yeux des magazines qui le font découvrir aux hardos habitués à HARD ROCK MAGAZINE, KERRANG et consorts. REPULSION marque à nouveau le phénomène automatique du ça marche en Angleterre, donc ça marche aux States. Et en 2003, il semble distancer encore tout le Goregrind de sous-CARCASS ou le Slam Brutal Death évoquant perpétuellement SUFFOCATION.
Un des fondements de Metal extrême, à ne pas écouter si on veut oublier que DISCHARGE, avec VENOM, a été à la base de tout le Thrash/Death/Grind.
K.