Ah les vieux films surgissant comme des revenants. On les regarde toujours avec ce brin de nostalgie, tout en sachant que l’œil critique repèrera le moindre faux pas ou les anachronismes.
En insérant ce live du Whitesnake dans le DVD, c’est à peu près la même appréhension que l’on ressent. Mais certains films vieillissent bien, et réservent encore des surprises…
David Coverdale et son Serpent Mouvant viennent charmer le public anglais et la morsure sera aussi subtile que pernicieuse. Quelle Band que le sieur du Micro Pelvis s’est-il donc constitué pour le Rising Again ?
Exit Sykes ou le mighty guest Vai, place aux besogneux et presque éternels hommes de studio que sont Aldridge, Mendoza ou Aldrich (hein ??) pour un cérémonial majestueux, couvrant la grande carrière du Reptile. Maestria musicale en plan principal auquel vous pouvez ajouter le petit grain de plaisir nécessaire pour interpréter un répertoire parfois vieux de 30 ans, et vous aurez une petite idée d’un monumental DVD qui vous attend et que vous devriez rapidement garder à porter de mains.
Histoire d’impressionner votre jeune neveu, féru de Slipknot ou découvrant un vieux groupe d’Australiens.
Images parfaites, mixage impeccable (éternel cohorte des 5.1 et autres dolby présents à l’appel), et quelques friandises en bonus, Coverdale oeuvrant comme un Phenix bravant ses propres flammes, adoubé à un réel plaisir à partager son retour sur scène, Whitesnake colle un grand coup de pied au cul aux prophétiques journalistes annonçant son déclin.
L’entrée en scène sur un « Burn » inattendu, puis un passage dans la période 80’s révélant un « Judgement day » plus sensuel qu’à l’initiale, vient nous rappeler que l’Homme qui chanta chez Deep Purple, et qui partagea jadis les stadiums US avec Le Crüe (??), a gardé la foi et le désir de séduire. Et comme le bon vin, sa voix s’est bonifiée en laissant transpirer dans le temps cette petite touche bluesy que l’on avait parfois tant espérée chez Coverdale et qui prend ici sa vraie ampleur.
La tornade « Take me with you » et le colossal (et maintenant incontournable) « Still of the night » viennent parachever un show parfait. Tout y est.
Sauf peut-être ce petit grain de folie d’improvisation qui manque parfois, et où l’on aimerait que le trop discret Reb Beach prenne un peu mieux le dessus, mais l’impression générale reste énorme et fraîche.
Si vous aimez le rock en version Champagne et Porte-jarretelles mais que vous appréciez les sons rudes et précis de vieux mercenaires du Rock US, il y a de fortes chances que vous vous délectiez de ce live.
