Ha, THY MAJESTIE ! Qu'est ce que j'ai pu jouir sur "Hasting 1066" et plus particulièrement sur "Jeanne d'Arc" lorsque j'étais plus jeune ! De vraies drogues. Je me suis passé les albums durant des mois entiers non-stop sans jamais m'arrêter. J'en ai saoulé des amis en leur parlant de THY MAJESTIE ! L'un d'eux m'a même abandonné car je le gonflais trop ! THY MAJESTIE fait partie de ces groupes qui ont profondément marqué ma jeunesse ! Et si depuis plusieurs années, je préfère nettement le Metal Païen plutôt que le Metal à paillettes (comprenez par là le Power/Speed/Sympho Cacahuète Metal) qui m’écœure plus qu'autre chose, je voue toujours un profond respect à THY MAJESTIE, même si leurs albums prennent la poussière et que j'ai la flemme de les nettoyer. Mieux qu'un cours d'histoire, une plongée dans les temps médiévaux français sous la forme de véritables films mélodiques.
Lorsque j'ai appris que THY MAJESTIE allait reprendre le concept des récits historiques après leur délire sur l'album "Dawn", je me suis jeté sur "Shi Huang Di."
Et là, grosse déception.
Rien à redire, comme d'hab, sur le talent des chanteurs et sur la technique des musiciens.
Mais au niveau des émotions retranscrites, de l'ambiance, de l'atmosphère et des envolées épiques, c'est le NÉANT. Je suis désolé de le dire, mais c'est le NÉANT absolu.
THY MAJESTIE raconte une histoire ? Ha bon ? Alors dites-moi, à part les morceaux instrumentaux, qu'est ce qui vous laisse imaginer que vous êtes plongés en pleine Chine médiévale ? Hein ? Dites-moi.
Rien. Absolument rien.
L'épopée de Shi Huang Di a t-elle été aussi monotone que la musique voudrait le faire croire ? Où sont les moments de détresse, de tristesse, d'espoir et de joie que l'on retrouvait dans les deux premiers albums ? Dois-je vous décortiquer point par point les morceaux de "Jeanne d'Arc" et de "Hasting 1066" pour vous expliquer ? Simple exemple, prenez "Siege To Paris", qui commence d'une manière angoissante pour retranscrire les craintes de Jeanne d'Arc à l'aube du siège de la capitale française. Et qui se termine d'une manière totalement transcendante, comme si le destin du monde dépendait de cette ultime bataille ! "CAUSE THE TIME IS CLOSE TO THE END ! 'CAUSE THE TIME IS CLOSE TO THE EEEEEEEND !" pour reprendre les dernières paroles du morceau ! Prenez l'exemple de "Time To Die" ! Cette chanson abominablement triste et complètement tragique, à vous donner des frissons durant laquelle Jeanne d'Arc se lamente, attendant son funeste destin ! Prenez l'exemple de "The Chosen" qui suinte d'espoir et d'espérance ! Prenez l'exemple de "Pride Of Housecarl" dans laquelle, telle une pièce de théâtre, différents protagonistes prennent la parole lors d'une intro réellement stressante ; les troupes françaises ne progressent plus ; les Anglais demandent des renforts. Guillaume est frappé de plein fouet au visage et chute de son cheval. Le moral de l'armée se brise. Il brandit alors, au beau milieu de la bataille, son heaume vers le ciel, le faisant scintiller sous le soleil ! La musique part alors dans une envolée épique martelée par une batterie qui imprègne cet instant héroïque profondément dans votre esprit à tout jamais ! Et... et... il y a tellement de choses à dire !
Mais je vais m'arrêter là, vous aurez compris ce que je veux dire de toute manière. Sur "Shi Huang Di", il n'y a rien de tout ça. On a affaire à du Metal Symphonique bête et méchant. BRATATATATATATA, les musiciens jouent, enchaînent les accords, enchaînent les notes, encore, encore, et encore... Et oublient de raconter musicalement l'histoire, de retranscrire des émotions, des ambiances et tout ce qui permet à l'auditeur de se plonger dans l'univers évoqué. Aucune envolée aussi ponctuelle qu'inattendue pour valoriser une scène épique, rien pour nous prendre aux tripes.
"Shi Huang Di" fait partie de ces albums de Metal que l'on écoute passivement, "pour écouter", bêtement. Ça rentre dans une oreille, ça ressort par l'autre, ok, très intéressant, salut et au revoir, il n'y a rien à en tirer.
2/5 seulement !