Bon, on va pas y aller par quatre chemins, hein : YEAR OF NO LIGHT incarne ce qui peut se faire de mieux en matière de Sludge/Postcore/postmachinbidulechouette.
Nos Bordelais envoient le bouzin bien comme il faut : un son bien lourd contrebalancé par des mélodies aériennes de toute beauté. Le chant est admirable : cru et étouffé, perçant difficilement à travers la masse compacte des instruments, mais les oreilles attentives sauront en déceler toute la saveur.
Moins aérien, plus abrasif que ROSETTA (qui demeure MA découverte du moment) pour donner un référent viable, "Nord" est assurément un de ces albums à côté duquel les amateurs du genre auraient tort de passer. Jetez-vous dessus, parce qu'en plus, d'un point de vue qualitatif, l'album se paie le luxe de l'homogénéité. Il n'y a que "L'Angoisse Du Veilleur(...)" sur lequel je n'ai pas accroché. Le reste nous baigne dans des ambiances tour à tour lourdes et pesantes, puis légères et aériennes, avec ce sens du dosage qui distingue les très bons groupes des bidouilleurs du dimanche. Tout est pensé avec justesse, puis exécuté avec brio, l'alchimie prend et à la fin du superbe "La Bouche De Vitus Bering", l'auditeur repasse la galette avec le rictus en coin de celui qui vient de trouver une nouvelle perle pour "égayer" ses nuits rongées par l'insomnie.
Merde, la messe est dite : chez nous aussi, on sait jouer du Postcore.
Un gros 4,5/5, qui copule copieusement 5. Et moi, je fonce de ce pas me payer la suite de leur discographie.
