Comme il est dit dans la chronique, tout n'est que question d'envie...
Dommage d'écouter cet album dans une ambiance qui ne lui convient pas. Totalement inutile et insensé. Cet album, c'est une atmosphère énorme, et le tout reste très cohérent du début à la fin. Un voyage mystique et occulte, rien que ça. Une invitation au repos, au sommeil, aux hallucinations. On écoute ce disque le soir dans son lit, de préférence dans un état à la limite du conscient ! Sinon, à quoi bon ? Ecouter cet album dans d'autres conditions est aussi insensé que de s'écouter le dernier cannibal corpse pour faire une sieste.
Il est clair que ce premier essai contient des défauts. Le matériel est cheap, certains sons sonnent "bontempi" (surtout la première piste, une reprise du précédent album à la sauce "kraftwerk"), mais ça reste largement audible et même appréciable avec un peu de pratique. On est à des kilomètres des ridicules symphonies de supermarché à la Burzum, il n'y a pas de comparaison possible. Je supporte les sons "cheap" tant qu'ils n'essayent pas de reproduire maladroitement des instruments naturels (violons, coeurs etc).
Au milieu de certains morceaux purement ambiant/rituels plus ou mois réussis (l'excellent "tribal death", le final dispensable de "fish" et ses basses dépouillées totalement dispensables...), on retrouve deux morceaux de "black" plutôt lent joués au synthé...et sur l'énormissime "Paradise (part II)" on touche au sublime ! Ce morceau est aussi énorme que ce qu'on trouve sur "drawing down the moon", mais sans les instruments "naturels". La voix distordue et possédée déchire la nuit, on se réveille de notre torpeur pour mieux savourer cet hymne simpliste aux ténèbres qui fait mouche à chaque écoute.
Objectivement, cet album sonne "cheap", les moyens sont faibles et je salue le résultat qui est sincèrement "trippant" ! Les premières écoutes ne sont bien entendu pas les meilleures vu le caractère bizaroïde de cet album ! Ceux qui passent leurs week-ends à lire le Monde en buvant des Perrier citron détesteront. Les épicuriens, rêveurs et contemplatifs de mon espèce adoreront, pour autant qu'ils écoutent cet album l'esprit brumeux, les paupières fermées et soient attirés par le côté obscur de la force !