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Lalu
Oniric Metal
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le 17 Mai 2008 par JB


Saperlipopette ce disque mérite une bien plus grande considération ! Comment ne pas s'incliner devant tout ce talent, quand bien même on n'accrocherait pas avec l'ensemble de l'œuvre.
La notation me parait injuste à son égard ! Complètement même, quand on compare le travail et l'intelligence de composition qui apparait ici à la bouillie infâme qui nous est servie sur le dernier album d'Evergrey par exemple (qui récolte pourtant 4/5).

Aborder la musique de manière subjective c'est bien, mais il existe néanmoins des règles objectives, et trois pauvres riffs tirés du placard, si jouissifs soient-ils (ou pas dans le cas de l'album précité) ne peuvent à eux seuls constituer un bon album. Non pas qu'il faille nécessairement introduire de la complexité (je suis avant tout un défenseur de l'efficacité et de l'authenticité), mais il y tout de même des limites. Or sur cet album de prog, très justement intitulé "oniric metal", on ne peut que saluer cette volonté d'introduire une ambiance, faisant certes la part belle à la technique, mais apportant quelque chose de nouveau, une authenticité propre à Lalu, qui n'en fait pas la pâle copie de quelque chose d'existant.
Tout cela pour dire qu'un disque bourré de talent, où la production est très bonne, et qui apporte une bonne dose de fraicheur dans un genre où il est peu aisé d'innover, ne peut se voir attribuer une note inférieure à la moyenne (j'y tiens :p), quand bien même il comporterait quelques défauts.

Précisons ensuite qu'il est erroné de dire que "les parties de chaque instrument ont été composées et enregistrées par chaque musicien séparément". En effet, si elles ont bien été enregistrées séparément, c'est uniquement Vivien Lalu qui est à l'origine des compositions. Rendons lui ce mérite, d'autant qu'il est français, et qu'il est particulièrement talentueux dans cet art de composition (sans doute plus qu'au clavier d'ailleurs), faisant preuve d'une réelle inventivité.

Pour ce qui est des musiciens "trop peu connus", notons que, Ryan Van Poederooyen vient de Devin Townsend Band, Russell Bergquist de chez Annihilator et que Joop Wolters est un petit virtuose de la guitare qui a roulé sa bosse un peu partout. Notre petit français qui n'est pas à son coup d'essai en matière de composition a donc su bien s'entourer, et il n'est pas surprenant que son disque soit signé chez Lion Music.

Notre cher Vivien Lalu, pourtant clavieriste et instigateur du projet a eu l'intelligence de ne pas se mettre outre mesure en avant sur l'album, les nappes mélodiques de son clavier s'effaçant volontiers en faveurs de la guitare admirable de Wolters. Néanmoins lorsque le clavier se fait plus présent, c'est avec majesté, aérien et planant il ajoute à l'onirisme des morceaux. En particulier sur le très bon "Windy" qui reflète parfaitement l'esprit du disque. Tout en retenu, jamais excessif, majestueux dans sa maitrise, remarquable par ses compositions et assez lyrique dans ses lignes de chant (d'une grande justesse par ailleurs).

A l'image de la pochette les ambiances se mêlent, tantôt légères et aériennes, tantôt déchainées et oppressantes. Au fil de ces méandres oniriques on se prend parfois à flirter avec les cieux lorsqu'on ne se retrouve pas subitement englué dans des miasmes oppressantes. Aux doux moments du rêve succèdent ceux plus sombres et cauchemardesque d'un sommeil fiévreux, dont "Night in Poenari" serait la parfaite illustration. L'aspect décousu de certains morceaux se justifie parfaitement par ce cheminement aveugle, insensé et oniriques par lequel ils nous embarquent. Perdus que nous sommes dans ce labyrinthe de mélodies, ce monde parfois délirant (voir le dernier morceau de 18 minutes), se joue de nos sensations, sans que l'on parvienne à déterminer si il nous est vraiment hostile ou hospitalier.

Bref, cet album est très bon (c'est indéniable), il faut en particulier saluer le talent des musiciens ainsi que le travail de Vivien Lalu qui nous propose de très beaux paysages sonores.
La production est peut être un peu "lourde" ce qui freine peut être certaines morceaux aériens dans leur ascension vers les cieux. :)
Il est vrai qu'on peut trouver l'ensemble un peu trop décousu, mais je ferai deux remarques sur ce point. D'une part cette sensation de se "perdre dans l'album" s'estompe au fil des écoutes (ce qui ne fait pas surgir d'avantage une intelligibilité du parcours, je le concède), mais surtout se justifie par le projet même de l'œuvre, à savoir de proposer un voyage en relation avec le rêve. D'autre part si le cheminement peut paraitre chaotique, à aucun moment en revanche on n'échappe à la cohérence d'ensemble, cette atmosphère profonde, toute en circonvolutions entre la terre et les cieux.

Pour se donner une idée du style on serait proche d'une créature hybride entre Devin Townsend Band et un groupe comme abydos. Le caractère technique est ici au service de l'ambiance qu'a voulu faire naitre son géniteur, et il la porte avec magie.

Je me suis peut être un peu enflammé sur le commentaire, mais les Dieux du metal me dictent ma tâche et je leur obéis servilement.
Un 4,5 qui se mue en 5/5 pour compenser le manque de considération dont il a pâti jusqu'à présent. :)














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