Comme d'hab, excellent album. La perfection de SUP en devient presque agaçante.
A la suite de leurs albums précédents, ce "Hegemony" est encore une fois plein de surprises. Déjà l'intro est géniale, avec ses bidouillages, sa voix comme sortie des nuages, et sa montée en puissance débouchant avec vigueur sur le très martial "March Of The Neovocyts". La batterie humble et juste, les guitares froides, la superposition des voix, tout est finalement assez simple, mais le patchwork fonctionne à merveille. Le plus surprenant avec cet album, c'est peut-être ses rythmiques extrêmement chaloupées, son tempo à la fois implacable et soumis parfois, de manière incompréhensible, à des micros-écarts ultra-groovy. Une dualité qui fait mouche à tous les coups (écoutez donc pour vous en convaincre : "Death Dance", "The Baleful Light" ou encore le monstrueux ralentissement de "On The Burning Sand"). Et puis toujours ces morceaux envoûtants, à l'image du final "The Arrival"/"Dissolution" qui rappelle les plus grands moments de "Chronophobia".
Réussite éclatante, donc. Je voulais mettre 4, et dire que quand même, au niveau de l'inspiration, ils avaient peut-être fait mieux avant (sur "Chronophobia", justement). Mais à la réflexion cet album est peut-être le plus cohérent, le plus pertinent de la discographie de SUP. On ne décroche pas une seule fois, tous les morceaux apparaissent comme des variations les uns des autres, mais sans jamais se répéter. Et le tout avec une conclusion aussi parfaite que l'introduction. Allez merde, j'arrondis à 5/5 pour ce groupe français absolument exceptionnel, et toujours bien vivant après 20 ans de carrière. Du grand art, je vous dis.