Certains considèrent cet album comme un des meilleurs de toute la carrière de DIO, le côté lourd, SABBATHien lui allant comme un gant et j'ai souvent vu quelques titres régulièrement cités comme des classiques injustement oubliés. Autant dire que je me réjouissais d'écouter cet album. Malheureusement, après de nombreuses écoutes et après y être revenu à plusieurs reprises en essayant de comprendre ce que j'aurai manqué, mon avis reste le même : la voix d'or du maître, il n'y a rien à redire dessus, elle est toujours là même si le côté un peu hargneux prend le pas sur le côté lyrique, pour aller de paire avec la musique et les mélodies sont ainsi moins évidentes.
Mais le problème vient de la musique elle-même car n'est pas Tony Iommi qui veut. Composer des titres lourds c'est peut-être à la portée de beaucoup mais en faire des morceaux mémorables, c'est une toute autre affaire. Il faut dire que pour gâcher le tout, les deux premiers titres de l'album sont parmi les plus mauvais de toute la galette, ce qui ne donne pas envie d'écouter la suite. Ce qui est dommage car la chanson-titre qui suit n'est pas mauvaise du tout et peut-être même la meilleure du lot. Ensuite, il y a d'autres morceaux qui restent plaisants ou contiennent quelques parties intéressantes à l'image de "Hollywood Black", le refrain de "One Foot In The Grave, l'intro tout en douceur de "Give Her The Gun" ou "Evilution" mais on est très loin des pépites des quatre premiers albums. Ces albums étaient sûrement bien plus joyeux mais là n'est pas tant la question, c'est plutôt la qualité des compos, des chansons que l'on retenait et qui nous donnait envie de revenir directement dessus, une fois arrivé au terme de l'album.
Un disque comme "Strange Highways", c'est l'album-type que vous écoutez, si vous avez décidé de réécouter toute la discographie d'un artiste - ce que je fais en ce moment - ou quand expressément on se dit "tiens, cet album ne me dit rien du tout, à quoi il ressemble déjà ? Écoutons pour voir". En aucun cas, il n'est de ceux que l'on ressort spontanément quand on a envie d'écouter un excellent DIO ou qu'on a envie de faire découvrir tout le talent du lutin à la voix d'or à un néophyte.