J’ai bien apprécié la chronique de Gegers, elle est parfaitement documentée, mais vu qu’elle ne suscite pas de nombreuses réactions, je me lance, je donne mon avis :
Pour aborder ce disque il faut passer outre le visuel de la jaquette, avec une Doro qui prends la pose en levant les bras, comme si elle voulait nous vendre du déodorant.
Mais peu importe l’image, contre tout attente, l’association de la blonde et du démon accouche d’un album tout à fait honorable, j’apprécie tout particulièrement "Unholy Love". Placé en ouverture pour marquer les esprits, c’est un tube Pop Metal parfaitement produit et calibré, mélodique et direct, avec juste ce qu’il faut de virtuosité guitaristique, pour maintenir l’intérêt du Metalhead, avec un enrobage Pop pour cajoler un public plus mainstream.
Si tout les titres avaient été du même tonneau, l’album aurait été grandiose, mais le reste est un cran en-dessous, tout en restant de bonne qualité.
On peut cependant reprocher un trop grand nombre de reprises, ainsi qu’une trop grande part laissée aux ballades, bien qu’elles soient presque toutes intéressantes.
En fait cet album est difficile à prendre en défaut, tant il a été conçu pour plaire et divertir.
Et pourtant il y a un grain de sable qui vient gripper la mécanique bien huilée.
Sans parler du fait qu’en 1990, ce style est déjà passé de mode, en mettant le curseur à fond dans la zone Glam et Sleaze, Doro se met, vocalement, en danger.
Et même un coaching vocal intensif prodigué par Gene Simmons ne peut corriger son phrasé un peu rigide et germanique, la chanteuse montre ses limites dans ce genre d’ambiance très West Coast.
Pour ma part j’ai un peu du mal à apprécier quand elle s’attaque à des compos typiques du « Sunset Strip de L.A » comme "Rock On" ou "Mirage". Il faut dire que contrairement à sa copine Lita Ford, Doro n’a pas passé son adolescence en Californie, mais à Düsseldorf.
Personnellement je ne peux qu’être partagé, entre la satisfaction de voir la blonde bénéficier d’une grosse production, et la déception d’avoir en main un album fabriqué comme un sous-produit de la multinationale KISS.
(L’album que Gene Simmons avait réalisé pour Wendy O.Williams en 1984, avait quand même plus de caractère !).
Mais c’est un disque incontournable de la carrière solo de Doro, je l’écoute de temps en temps, et toujours avec un certain plaisir.