Désolé pour la longueur, j'ai des choses à dire, et ce disque me remémore des souvenirs. Ouh oui, cette galette est bien. Je l'ai découverte quand je devais avoir douze ou treize ans, entrant dans (probablement) le seul disquaire de Corse à avoir un rayon spécialisé Metal. J'ai demandé du Death mélodique, "qui ressemblerait un peu à Children Of Bodom". Le vendeur m'a immédiatement fait écouter le disque, et je suis tombé sous le charme ; il faut dire qu'à ce moment là, j'étais encore très éloigné des atrocités de violence et d'obscurité comme le Black Metal ou le Brutal Death, bref, la géniale barbarie que j'écoute de nos jours.
Dans les bafles de la boutique résonnent quelques arpèges au clavier, puis une puissante détonation de guitares et batterie.
"Ouah, me suis-je dit, je vais prendre ça !". Ce qui m'a frappé dès la seconde écoute, à la maison, ce sont les mélodies assez Power Metal de l'album, et le growl vraiment réussi du chanteur.
Le titre qui accroche ? L'éponyme ! "Flies & Lies", avec son cri de rage dès le début, est vraiment réussi. La voix claire est assez haute sans pour autant déteindre, elle se fond donc bien dans l'océan de RAINTIME. "Rolling Chances" prend la suite au galop. Mais c'est ici à un galop majestueux, un cheval fier et capricieux qui cesse sa course et repart comme bon lui semble, qu'on a affaire. [Parenthèse : Petit malus pour le clip plutôt moyen, dans un hangar, peut être pour faire "comme Children", et qui aurait du se passer dans des plaines nuageuses couvertes d'un vent violent et d'un magnifique orage]. Sautons un peu quelques titres pas mauvais sans être géniaux (parmi eux "Rainbringer" aux couplets méchants) et un titre plutôt mauvais ("Finally Me", sorte de ballade aux airs tristes qui pourrait vous faire oublier deux secondes le Death Mélodique, mais qui pourrait aussi vous rappeler de la variété ou du Pop Rock médiocre).
Passons sans plus attendre aux intérêts de la deuxième partie de l'album. Tout d'abord "The Black Well", très beau morceau bien mélodique, avec des claviers planants. Puis, la reprise de Michael Jackson, "Beat It", très bien réussie. Je ne savais pas à l'époque que c'était de Michael Jackson (beh oui, 12 ans, mes références étaient Children Of Bodom et Rammstein...), et intégrais totalement ce morceau comme une part entière de la composition de RAINTIME ; en effet, le morceau est plus poignant, et certains amis à moi se sont mis à préférer ce morceau à l'original. Enfin "Burning Doll" avec son titre plutôt triste et sa sonorité de boîte à musique annonçait un morceau important après. Oui, car c'est le morceau d'introduction de "Matrioska", morceau de fin de l'album. Alors là, ce n'est plus la pluie, c'est le déluge. On sent l'eau monter et s'abattre sur les quelques couplets au chant clair pour les envahir de growls. Voilà, ça très bon, toi prendre, toi prendre.
Que demandez-vous à présent (rien, on en a marre de lire ta chronique/commentaire de merde, laisse nous tranquille !) ? Eh bien vous en demandez plus ! "Les sonorités, les sonorités" !
Mesdemoiselles-messieurs, si "le moment de la pluie" est là, c'est grâce au clavier, en partie, jouant comme des gouttes d'eau ou le souffle du vent selon les moments de l'album. Et se mêlant aux guitares pour un son aquatique et venteux à la fois. Les soli (eh oui, pas de faute de langue avec un groupe italien) sont bien réalisés, sans pour autant être super-super techniques. Mais leur durée volontairement limitée nous laisse profiter de l'ambiance générale. La batterie met un peu de cadence dans la mer de RAINTIME et rythme les passages les plus prenants pour les rendre... valsants. Très bien aussi, la batterie. La basse se fond dans les sonorités chaudes de l'album, ce qui est une bonne chose. Au moins, le moment de la pluie n'est pas glacial et désagréable.
J'ai fini (ah !). À écouter pour les amateurs de Death mélodique. Ce groupe n'est pas très très connu, il mériterait de l'être, pourtant.
Wulfsark.