La taille ne fait pas tout... 38 minutes sans la cover des DOORS n'était pas rédhibitoire. Mais il faut reconnaître que c'est quand même court. On aurait adhéré si le groupe avait tout explosé, en nous rinçant à coup de riffs assassins et descentes de claviers échevelées. Où sont les envolées magiques, ces duels épiques entre guitare et le clavier, cette rythmique pesante et imparable ? Probablement restés dans les '80 (ou partis avec Ritchie et Jon). Il y a bien longtemps que nous avons tiré un trait sur les envolées lyriques de Ian Gillan (il est même pénible d'écouter "Child In Time" ou "Strange Kind Of Woman" des récents Lives du groupe). Parfois même j'ai l'impression d'entendre Byff de SAXON ("Johnny's Band"), cette voie nasillarde qui va si bien sûr des rythmes rapides. On parle du chanteur qui a bercé mon adolescence ! Bien loin de Dio ou Hughes (en plus c'est ironique quand on connait l'histoire du groupe).
Alors que vaut cette "Infinite" ? Et bien c'est tranquille, pas violent pour un sou (et un sou, ce n'est pas cher en €uro ou en £ivre). Certes, "Time For Bedlam" et "Birds Of Prey" (le meilleur solo de Morse pour le band) font le job, le fun "One Night In Vegas" est sympathique mais le reste ? Parlons nous de DEEP PURPLE, le groupe qui a révolutionné la musique dans les années 70 ? Pilotage automatique ? Manque de créativité ? Alors on est loin des purges sorties entre 1998 et 2005 mais quand même ! Don Airey se prendrait-il pour Jon Lord ? Allez, vous pouvez y aller un mardi soir sans lune ni rien à la TV, en revanche, faites attention en voiture, vous risquez l'assoupissement. Attention l'album n'est pas mauvais, il est juste mou.
Note réelle 1,5 mais c'est DP (damned, reprendre les DOORS quand on s'appelle DEEP PURPLE, en plus, tout mou ! J'aurais préféré une relecture comme The DEAD DAISIES a fait avec "Fortunate Son").
Peut-être le dernier album, celui d'un groupe qui a vieilli et qui n'a pas su s'arrêter. Triste épitaphe.