Le DEEP PURPLE 70's en live, c'était quand même beaucoup d'impros, parfois fort bruyantes pour ne pas dire bruitistes, et ça pouvait partir en sucette jusqu'à en devenir gravement chiant parfois. Un "Wring That Neck" qui durait 45 m et puis un "Mandrake Root" d'une demi-heure juste derrière en attendant le solo de batterie interminable lui aussi, il faut vraiment être fan "invertébré" pour y trouver de l'intérêt sur disque ou alors c'est qu'elle est vraiment très très bonne….
Tiens "Space Truckin'" jouée sur "Made In Japan" ou lors du "California Jam", ça donne dix dernières minutes pendant lesquelles Blackmore martyrise guitare et ampli avant leur mise à mort (avec destruction de caméra à la clé pour la deuxième version), le tout dans un tonnerre de larsens… Intéressant, non ?
Ici l'homme en noir disparaît des écrans en même temps que le chanteur assez tôt pendant la chanson, les deux ne réapparaissant qu'en toute dernière minute pour le final du concert.
Les premiers Lives du DP MkIII parus l'ont d'ailleurs été dans des versions éditées, ce qui n'est pas forcément un mal, puisqu'ainsi elles permettaient d'assurer une écoute délestée de quelques longueurs.
Là il me semble comprendre que tel n'est pas le cas, le concert étant retranscrit in-extenso, tout comme ce le fut récemment pour celui donné à l'Olympia parisien.
Verdict: Le concert de Graz se tient tout de même mieux. Le groupe assure méchamment, Ian Paice est comme toujours exceptionnel derrière ses fûts.
Coverdale n'est pas Gillan et c'est tant mieux, il ne module pas encore trop sa voix mais il y met un punch et une chaleur vraiment incroyables. C'est Hughes qui se rapproche le plus de Gillan dès qu'il s'agit d'hurler dans les aigus notamment, et franchement je l'ai déjà entendu faire bien pire que cela, le final sur "Georgia On My Mind" où il en fait des caisses ne ternissant finalement en rien une impression d'ensemble de très haute tenue. DEEP PURPLE fait honneur à sa légende, se montre à la hauteur des classiques qu'il a pondu, nous fait regretter de pas avoir été présents pour assister à ça et c'est ce qu'on a envie d'entendre.
Alors on peut noter que les zicos n'avaient finalement pas beaucoup de titres à répéter parce qu'en les étirant, en faisant durer les intros (spécialité de feu et regretté Jon Lord), en y rajoutant des soli de tout et des improvisations de groupe on atteint vite l'arrivée, c'était le temps où un concert n'était pas un Best-of agrémenté de nouveautés, une époque d'intense liberté musicale pour le meilleur et parfois également pour le pire.
Quand on a écouté ça, on retient le meilleur et on se dit que ce DEEP PURPLE-là, quand il était en forme et que personne ne faisait la gueule était vraiment immense.