C'est très simple.

Le Label Roadrunner a surfé sur la vague du Death Metal, en signant à la volée des groupes de ce style là (ou apparenté) comme OBITUARY et SEPULTURA, dévoilés par le flair de Monte Conner, un dénicheur de talent mais aussi un mec bien assis sur le fauteuil en cuir du Big Boss du pôle US du Label néerlandais. Sauf que les espoirs fondés n'ont rien de concrets, du moins en ce qui concerne MALEVOLENT CREATION, les débuts sont plus qu'encourageants et puis c'est la débandade avec "Stillborn". Selon le groupe, le label ne les pas promus correctement, car pour plaire, il faut vendre. Point barre. Pour GORGUTS, par contre, ceci a été l'opportunité de retrouver une nouvelle niche et un moyen efficace d'être connu, malgré tout.

Néanmoins, la position étant claire, le comportement vis-à-vis des groupes reste ambiguë. Lors du départ de Max, les membres de SEPULTURA n'ont pas hésité à mentionner le peu de soutien qu'il leur était porté suite au split de 96. La fleur qui a été donnée en 95 pour SUFFOCATION avec "Pierced From Within" est appréciable, car le groupe retrouve le son du Morrisound après l'échec cuisant de l'opus de 93, sévèrement sanctionné lors de son enregistrement, ce fait reste encore une pilule difficile à avaler. Je mentionnerais bien sûr le cas d'IMMOLATION, privé du Morrisound, lui aussi, et envoyé en Allemagne (à Berlin, au studio Music Lab ) sous la houlette d'Harris Johns, sauf que ça n'a pas du tout marché, malgré que l'album "Dawn Of Possession" soit un excellent cru de l'année 1991. Le cas de DEATH est légèrement différent. Plus ou moins sous contrat de 91 à 95 (je crois), la coopération s'est faite tout naturellement. Chuck Schuldiner travaillait en étroite collaboration avec Scott Burns et Jim Morris (le Studio Morrisound) et par le fait de sa popularité grandissante et référentielle du style, DEATH ce devait de faire partie du Catalogue Roadrunner un jour ou l'autre. Ce fut le cas.

Mais à part ça, Roadrunner a rempli à rabord les bacs des disquaires de divers travaux de moines copistes (signés à l'arrache et virés aussitôt), de tous ceux qui se devaient de faire du SEPULTURA ou du OBITUARY. Autrement dit, LA condition sine qua non pour des ventes substantielles en quelque sorte. Le "music business" quoi.