C’est avec ce genre de groupe que l’on se rend compte que le Hard Rock a de beaux jours devant lui. Qu’une formation si sous-médiatisée et sous-estimée puisse sortir un tel disque dans l’indifférence générale ne cessera jamais de m’étonner.
STYGMA IV nous pond un superbe album de Heavy Metal classique à l’ancienne. Mais, au contraire de nombreux groupes officiant dans ce style, il réussi à éviter le piège de l’utilisation à l’excès de la double grosse caisse. La très grande majorité des morceaux de ce disque est à base de rythmes moyens, ce qui les rend parfaitement audibles. Les musiciens sont tous d’une très grande technicité à l’exception du chanteur qui montre assez souvent l’étendue de ses limites, mais qui, intelligemment, transforme son handicap en atout, en réussissant à donner une tonalité assez brute à des morceaux finement ciselés. Un contraste qui n’est vraiment pas déplaisant.
Un long album de 70 minutes, qui débute avec "Calculation Towers", un morceau rapide avec double grosse caisse tout du long, ce qui me faisait un peu peur pour la suite. Le deuxième morceau, "Stigmatized" utilise aussi la double pédale mais la structure du morceau est plus complexe ce qui passe mieux. "Omega", le sixième morceau est le moins bon de ce CD avec un chanteur aux fraises. Tout le reste est d’excellente facture, "The Void", qui possède le meilleur refrain, "Sleep", titre pantagruélique de 16 minutes souffrant de quelques passages moyens mais qui rebondit toujours efficacement, "Scars", qui contient un passage lyrique époustouflant et où le chanteur, malgré ses quelques déficiences, s’adapte avec les honneurs. Les autres titres sont tous très accrocheurs avec des refrains efficaces et facilement mémorisables.
Une formation qui mérite mieux que son statut actuel et qui, en tout cas, force le respect.
