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Triumph
Rock & Roll Machine
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le 31 Août 2020 par SONIC


Coup de projecteur sur ce superbe album qui n'a inexplicablement pas récolté le moindre commentaire quinze années après publication de sa chronique...

Inutile d'entretenir un quelconque suspense, cet album est tout simplement une putain de tuerie Hard Rock, une fabuleuse perle méconnue, un essentiel des seventies qu'il faut impérativement écouter.

On notera l'alternance de deux chanteurs, le batteur Gil Moore, chanteur Hard à la voix éraillée assez typique de ce qui se faisait à l'époque, et le guitariste Rik Emmett, dans un registre plus haut perché.

Moore s'occupe des quatre titres résolument Hard, ça riffe dans tous les sens ("Little Texas Shaker"), les soli envoient comme il faut ("Takes Time", "R'N'R Machine"), ça scande les refrains, ça réussit sa reprise ("Rocky Mountain Way"), en bref c'est le feu.

Emmett assure quant à lui un "Bringing It On Home" plus varié, mêlant parties acoustiques et chœurs aigus plus formatés, là encore une franche réussite.

"New York City Streets" est la première pièce séparée en plusieurs parties, deux en l’occurrence. La I est l'unique contribution de l'album de Moore à un titre plus lent. On y perçoit une certaine mélancolie à l'image de sa manière traînante de chanter, l'enchaînement avec les chœurs féminins entraînant une montée en puissance toute en maîtrise, la classe absolue. Emmett reprend le lead pour la part II qui commence de façon plus traditionnelle, plus foncièrement Hard, jusqu'au pont à base de wah-wah, auquel s'enchaîne un modèle de solo, pour finir avec le rappel des chœurs de la Part I et la coda speed qui va bien. Du très bon ouvrage.

"The City" est la seconde, composée de trois parties, les deux premières étant purement instrumentales. "War March" ouvre le bal, batterie et basse martiales, collant au thème, l'utilisation des claviers et des chœurs maintenant une certaine tension et inquiétude. Emmett poursuit seul avec "El Duende Agonizante" qui survient sans aucune transition, sorte de chapitre Flamenco endiablée.

"Minstrel's Lament" est sans conteste le sommet du skeud, Emmett contant l'histoire d'un homme pleurant le tournant capitaliste du monde, synonyme pour lui de mort de la simplicité et donc de la musique. Arpèges et chant larmoyant symbolisent la tristesse du personnage, intensifiée par l'accentuation du mot everywhere, et finalement lyrisée par un lent solo d'une étincelante pureté, délicat à souhait. La dernière partie est considérablement plus rapide et nerveuse, métaphore du protagoniste qui ne peut plus supporter.

Inspiré, varié, des musiciens de qualité, dont on sent une vraie maîtrise, ainsi qu'une certaine aisance à faire percevoir différentes sensations à l'auditeur, pile le bon format époque oblige, cet album est dénué d'imperfection. Dans la catégorie relique injustement ignorée, il fait figure de must absolu.













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