Un très bon disque d'ANATHEMA, annonciateur du virage moins Metal qu'adopteront les Britanniques par la suite.
Le début de l'album est superbe. "Shroud Of False" introduit magnifiquement l'énergique (radio friendly?) "Fragile Dreams". On ne peut que ressentir une vive émotion sur cette courte introduction. Ces murmures suivant cette jolie mélodie au piano, précédant l'entrée en matière des guitares bien grasses, c'est du grand art. Un art de véhiculer des sentiments à fleur de peau que l'on retrouve sur l'énorme "Empty", pierre angulaire de l'album avec le titre éponyme. Ce morceau est génial, tout en montée de tension et en explosion, Vincent Cavanagh y livre une performance époustouflante. L'élargissement de sa palette vocale n'est plus à prouver, le chanteur nous communique littéralement sa rage et sa douleur. Un titre dont on ne peut sortir indemne, suivi du sublime "Lost Control" par lequel on entre doucement dans la future facette, plus Rock atmosphérique, du groupe. On ressent l'amour des frères Cavanagh pour les PINK FLOYD sur le solo de guitare, plus que réussi.
"Alternative 4" est donc l'autre tuerie ultime de l'oeuvre. Un morceau inclassable, effrayant, ambient mais brutal, sur lequel la basse de Duncan Patterson fait merveille avec ce leitmotiv des plus menaçant, entêtant et étouffant. Quant à cette nappe de claviers, et ce chant hanté... Ce titre me colle des frissons à chaque écoute, tout comme l'émouvant et progressif "Feel", à la conclusion très électrique, prouvant qu'en 1998 ANATHEMA est encore un groupe de Metal.
J'éprouve toutefois une légère déception face à des titres comme "Disconnect" ou "Inner Silence", sans que cela n'altère la qualité d'ensemble d'un album charnière dans la discographie des autres gars de Liverpool, qui produiront l'excellent "Judgement" dans la foulée.