Ca devait pas être facile de vouloir faire du Hard Rock en 1986, fallait savoir mettre son mouchoir sur ses ambitions : tu débarquais avec tes influences, AEROSMITH, ROLLING STONES, AC/DC, CREEDENCE, et paf le manager de la maison de disque te filait un spandex, de la résille, te tartinait la gueule à la truelle, te faisait une permanente, te faisait prendre des leçons de tapins et te montrait le cahier des charges musical que tu as paraphé Annexe II-B du contrat en te demandant de ne pas dévier.
C'est bien la sensation que l'on a en écoutant ce premier disque CINDERELLA et en constatant ce que le groupe a su devenir deux albums plus loin avec "Heartbreak Station", une fois les preuves faites, ayant manifestement un peu plus les coudées franches.
Ici, c'est donc l'annexe II-B qui s'écoute : des morceaux courts, Hair/Glam Metal, les influences Bluesy sont très très ténues, il y a du riff à la MÖTLEY, à la KISS, à la AC/DC, de la ballade lacrymale, aucun débordement, on tient les trois minutes standards, quatre pour la ballade, forcément, c'est plus lent donc c'est plus long.
Néanmoins, on sent un truc en plus, la possibilité d'un talent personnel, chose que POISON n'aura jamais, et cela malgré 3/4 titres franchement pâlots. Ça tient déjà à des guitares plus agressives que la moyenne, à un chanteur talentueux aux intonations bien plus Soul que l'affreux second brailleur d'AC/DC à qui on peut le comparer (à tort, je trouve), à quelques titres bien catchy, à une ballade certes de rigueur mais vraiment cheesy et ne nécessitant pas de maintenir sa bouche en cul de poule...
Bref, la talent était déjà là, mais effectivement, de loin, dans le noir, c'est pas flagrant.