SKID ROW a vraiment mal entamé les années 2000. Certes, le départ de Sebastian Bach (ainsi que celui du batteur Rob Affuso) a été une sacrée perte pour le groupe. Certes, l'album "Subhuman Race" en 1995 était déjà une déception par rapport à ce que SKID ROW avait proposé auparavant. Mais de là à imaginer que SKID ROW reviendrait en 2003 avec un album partant dans tous les sens et n'ayant aucun fil conducteur, aucune cohérence, il y avait une sacrée marge...
C'est simple, avec "Thickskin", SKID ROW donne l'impression de naviguer à vue et apparaît comme un groupe dépourvu de personnalité. Tantôt Hard Rock, tantôt Pop, tantôt Rock Alternatif, tantôt Punk à roulettes, on ne sait pas vraiment où le groupe du New Jersey veut en venir. Ne tournons pas autour du pot: "Thickskin" est un disque bâclé. Des exemples ? "Mouth Of Voodoo" s'apparente à une face B de "Subhuman Race", "Born A Beggar" est calqué sur ce que faisaient les groupes en "The" qui étaient en vogue à l'époque, "Ghost" donne l'impression d'avoir été écrit par un groupe de Grunge de la 25ème heure. Comme si cela ne suffisait pas, voilà que SKID ROW propose une version Punk archi-nulle de "I Remember You" en la défigurant littéralement au point de faire passer SUM 41 pour des génies musicaux. Dans l'exercice des ballades, SKID ROW s'est également planté dans les grandes largeurs avec "See You Around" et "One Light", alors que dans le passé ce groupe excellait dans ce registre. Quand à "New Generation" et "Thick Is The Skin", ce sont des bons titres, mais pour des groupes de Hard de 2ème Division du style DANGER DANGER ou WARRANT (groupes dont je ne suis absolument pas fan). Or, SKID ROW est censé être largement meilleur que ces groupes, c'est là que le bât blesse, justement. En fin de compte, seul "Hittin" A Wall", titre direct et percutant, vaut vraiment le détour car, pour le coup, SKID ROW sait se montrer digne de son passé. Ce n'est certes pas un classique, mais c'est efficace.
Un seul bon titre sur 12, c'est vraiment la misère. Surtout qu'il figure en dernière position sur le CD. Alors, on peut se poser des questions. Comment un groupe racé et à l'identité affirmée comme SKID ROW a pu tomber aussi bas ? Johnny Solinger est certes très loin d'avoir le charisme de Sébastian Bach, mais à mon avis, il n'est pas responsable de ce naufrage artistique (d'autant qu'il n'est pas mauvais comme chanteur). En écoutant ce disque, on a du mal à croire que c'est ce groupe qui a écrit des tueries comme "Youth Gone Wild", "Piece Of Me", "Slave To The Grind", "Monkey Business", "18 And Life", "Quicksand Jesus"... On a du mal à croire que ce même groupe a tenu la dragée haute à IRON MAIDEN, SLAYER et W.A.S.P lors des Monsters Of Rock 1992 à Donington. On n'arrive pas à croire que ce même groupe était susceptible de déloger GUNS N' ROSES de son trône à l'époque... Un tel disque est indigne du passé de SKID ROW et, pour le coup, Rachel Bolan et Dave Snake auraient mieux fait de le sortir sous un autre nom. Car ce retour aux affaires aura finalement pris des allures de calvaire pour SKID ROW dans les années 2000.
