J'ai toujours eu du mal avec les quatre premiers albums studio de SCORPIONS. Malgré quelques titres (à la pelle : "I'm Going Mad", "Yellow Raven", "They Need A Million"), je n'ai jamais accroché, peut-être à cause de la production désuète ou ce feeling très 70s qui a souvent tendance à m'agacer... Qui sait.
Enfin bref, c'est véritablement à partir de l'excellent "Taken By Force" que je me suis fait plus réceptif à la musique des Teutons (comment ne pas hurler au génie en écoutant "The Sails Of Charon" ?). Malheureusement, ce fut le dernier album studio enregistré avec le White Hendrix : Uli Jon Roth (qui méritait bien son surnom, se tapant même l'ex-girlfriend du bonhomme). Mais avant de dire adieu, voilà que SCORPIONS nous sorte ce fameux "Tokyo Tapes", manifeste ultime d'un groupe qui n'est pas encore tombé dans le mainstream crapuleux (et ouais, j'ai vraiment du mal avec "Love At First Sting").
Et là, grosse surprise ! Les titres tirés des quatre premiers albums passent comme une lettre à la poste. Suffit d'écouter cette version de "Fly To The Rainbow" où Roth se démène comme un beau diable.
C'est d'ailleurs lui LA véritable star de ce double-Live. Il rayonne de mille feux comme sur le fabuleux "Polar Nights" (qui passe bien mieux en live, avec cette voix très chaude voire sensuelle) ou encore "We'll Burn The Sky" et son solo final rempli d'un feeling surnaturel.
Les autres titres sont interprétés avec brio, avec une reprise d'une chanson populaire japonaise "Kojo No Tsuki" qui voit Klaus Meine (un des meilleurs chanteurs du Hard Rock, sans déconner) proposer une performance hallucinante. C'est d'ailleurs une constante durant les deux heures que durent le double-album.
Si certains titres sont moins bons ("Robot Man", "Steamrock Fever" foutu en l'air à cause d'un refrain hors-propos, "Backstage Queen" qui ne passe décidément pas), "Tokyo Tapes" voit SCORPIONS dans une grande forme, nous proposant un des meilleurs Lives des années 70, voire de tous les temps (ouais je sais, c'est facile de dire ça mais bon, autant être réaliste).