Sans tourner autour du pot, on peut dire que "Maniacal Vale" est le deuxième pic dans la carrière d'ESOTERIC. Le deuxième sommet. Mais pas du tout du même genre que le premier : "The Pernicious Enigma", c'était le labyrinthe auditif, le chaos le plus complet, à la fois à l'extérieur et à l'intérieur de la tête de l'auditeur ; ici, c'est presque doux à côté. On est toujours plongés dans un gouffre, mais cette fois, c'est pas la tête la première. Et puis, la fumée qui nous empêchait de voir autour de nous a disparu. Les ténèbres sont toujours profondes, mais pas complètement insondables. ESOTERIC est toujours un peu mesquin, mais joue le gentil grand frère : il veut toujours nous emmener au lac pour nous noyer, mais sur le chemin il nous tient la main, et nous prévient même quand le sol est un peu accidenté.
Bref, ce disque est AGRÉABLE. Avouez que pour la réputation du groupe, ça la fout mal.
Par contre, au bout des 1h40, il faut quand même s'attendre à quelques crampes. Les changements de direction avaient beau ne pas être trop brusques, à la fin ça finit par faire beaucoup, et parfois on se demande un peu comment on en est arrivé là.
Deuxième sommet, disais-je. "The Pernicious Enigma" était le sommet de l'expressivité. "The Maniacal Vale" sera celui de la cohérence.