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SHINING - Redefining Darkness (2012)
Par DOLORÈS le 25 Novembre 2012          Consultée 8494 fois

Niklas Kvarforth et son groupe principal SHINING, devenu une célébrité du Depressive Black, nous aura bien fait attendre et espérer avec ce nouvel album. "Redefining Darkness", qu'on aime ou non, est pourtant une surprise évidente de la part des Suédois. Plus de numéro, plus de titre dans leur langue natale, plus d'artwork travaillé sur fond noir. On a là une pochette où le blanc s'impose, schématisé. C'est bien le mot puisque à la fin du livret, on a le schéma en trois étapes pour réaliser un beau nœud coulant. Cependant, idée un peu illogique, car SHINING délaisse plus ou moins depuis deux albums déjà ses racines dégoulinantes de neurasthénie.

Qu'a-t-on alors avec "Redefining Darkness" ? Encore une fois six titres, plus mélodiques que dépressifs, même si le groupe garde sa touche désespérée permise entre autre par les cris désespérés et murmures névrosés de Kvarforth. On ne peut pas réellement dire qu'il redéfinit à sa façon l'obscurité, et son propre Depressive Black, même s'il reste loin des habituelles mélancolies noircies et communes. Sa musique a joué et joue toujours sur deux facettes. Une première brutale, hostile, haineuse et torturée. Une seconde acoustique, mélodieuse, éthérée et planante. Ces deux facettes sont largement distinctes, rarement confrontées et mêlées, la forme reste alors identique aux précédents opus. La puissance des riffs fait écho à ceux du "V", le calme découragé du "IV", une impression générale qui rappelle le "VII".

Mais comparons justement la structure de "Redefining Darkness" avec celle de "VII - Född Förlorare". Il faut oser dire qu'elle est approximativement la même. Le premier morceau, "Du, Mitt Konstverk" (avec Hoest de TAAKE en guest sur le chant d'intro) ressemble pas mal au tube "Förtvivlan, min arvedel", entraînant, passage acoustique au chant clair valorisé (qui me fait d'ailleurs bien penser à celui de "Claws Of Perdition" sur le numéro IV), et un retour haineux sur la fin. Sur "The Ghastly Silence", le parallèle est moins prononcé, mais les deux morceaux ont tous les deux une grande part de passages mélodiques, tant dans les parties instrumentales que dans le chant qui suit une ligne et ne se contente pas de hurlements. "Han Som Hatar Människan", morceau accrocheur de l'album tout comme l'est "Människa O'Avskyvärda Människa".
Je n'ai pas grand chose à dire sur "Hail Darkness Hail", juste partager une petite part d'incompréhension. Dans le passage calme du morceau, on a une voix masculine qui nous parle en espagnol, mais cela n'apparaît pas dans les paroles du livret, et l'usage de cette langue me paraît plutôt loin de l'atmosphère froide aux mots cinglants que l'on retrouve grâce au suédois mais aussi, même si un peu moins, à l'anglais. Cinquième morceau de l'album, du piano, quelle surprise. Cette fois-ci, aucune voix ne vient s'ajouter. L'atmosphère est différente, marquée de chagrin et de fatigue. On ne pourra cependant pas me dire que le parallèle est exagéré ici.
Le principal défaut que j'ai pointé sur tous ces titres, c'est un manque d'émotion. SHINING nous prenait dans ses mains, nous guidait et nous étreignait d'une douleur sublime. Cet album rend sa froideur au Black Metal, mais une distance semble s'établir entre la sensibilité, la pure tristesse d'autrefois et le presque-vide émotionnel qu'offre "Redefining Darkness" sur ce point.

Tout n'est pas perdu. Sixième morceau, pièce maîtresse de l'album. Dernier titre mais toutes les critiques fixées auparavant s'atténuent, et s'effacent. Cette superbe intro acoustique, une brutalité écrasante et prenante des riffs et du chant qui semble entrer enfin en nous comme on l'espérait. Suit alors un chant clair comme Kvarforth sait si bien le faire, unique et sincère. Un solo qui n'a rien de lassant, bien placé, lancinant... En plus de venir de l'ancien, du véritable SHINING, ce morceau valorise tout ce que le groupe sait faire de mieux. Ce final est sans doute le plus beau que j'ai pu entendre sur un album de SHINING.

Vous l'aurez compris, je reproche tout de même à cet album un grande manque d'originalité et d'inspiration de la part des Suédois. Alors oui, on peut évidemment penser que le parallèle est voulu. Il serait d'ailleurs plus qu'intéressant de le remarquer si "Redefining Darkness" avait justement quelque chose d'entièrement nouveau et surprenant. Mais à mon plus grand regret, ce n'est pas le cas.

"Redefining Darkness" ressemble à un album bâclé. Même si le groupe continue de faire de l'effet, de contenter ses fans avec des morceaux inédits, l'album qui s'annonçait comme nouveau et différent n'est qu'une simple suite logique de "Född Förlorare". Il reste malgré tout l'hypothèse que le groupe se soit foutu de nous. Promettant une belle innovation, il nous ressort un album à l'opposé mais cependant agréable. L'hypothèse reste pour moi possible, quand on pense aux publicités entièrement provocatrices de Kvarforth sur le net pour ce nouvel album. Enfin, avec un homme comme lui, on peut s'attendre à peu près à tout.

L'album mérite largement une aussi bonne note. Mes reproches ne sont dus qu'à ce qui a été dit lors de l'annonce d'une nouveauté. Mais en tant qu'auditrice du groupe, je me dois de poser mon jugement principalement sur la musique. Et la musique, c'est bien celle du groupe que je connais, celle qui me donne des frissons, peu importe le manque d'originalité, peu importe les délires sanglants de l'homme à sa tête, peu importe ces paroles misanthropiques sans grande singularité. Ce sont les mêmes ingrédients, que le groupe a su trouver pour faire sa propre recette, au fil des expériences.

J'ai été surprise à l'écoute du saxophone et du chant clair particulier de Kvarforth sur "The Ghastly Silence", je me suis écouté en boucle "For The God Below"... Mon avis général sur l'album reste bon, j'ai juste du mal à comprendre la démarche et toute l'histoire autour. "Redefining Darkness", c'est du SHINING, du vrai. C'est tout. Les vrais fans seront ravis, tandis que ceux qui n'ont jamais pu apprécier leurs morceaux risquent de rester sur leur position. La perfectionniste que je suis reste juste déçue du lien faible entre le renouveau de l'album sans numéro à l'artwork épuré, et la musique qui aurait mérité, comme chaque nouvelle sortie de SHINING, une belle pochette aux teintes sombres et un joli "VIII".

Note réelle : 3,5/5.

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   (3 chroniques)



- Niklas Kvarforth (chant)
- Peter Huss (guitare)
- Christian Larsson (basse)


1. Du, Mitt Konstverk
2. The Ghastly Silence
3. Han Som Hatar Människan
4. Hail Darkness Hail
5. Det Stora Grå
6. For The God Below



             



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