L’ami Baazbaaz est un sacré gredin. Pour illustrer un propos général sur la déchéance du Hard-rock Américain, il a utilisé "Amaryllis" de SHINEDOWN, sans doute leur opus le moins abouti (ça, c’était avant le carnage "Attention Attention"). La rhétorique utilisée à l’occasion n’est pas sans fondement, je le reconnais bien volontiers, tant le genre peine à se renouveler en profondeur. Je trouve cependant qu’il a eu la dent un peu dure, car ce quatrième LP de Brent et sa bande n’est pas sans intérêt, loin de là. Et pour avoir récemment usé de mon clavier sur les derniers I PREVAIL, SERJ TANKIAN, ou encore BURY TOMORROW, j’en connais un rayon en matière de ratés absolus.

Le principal problème d’"Amaryllis", c’est de passer après "The Sound Of Madness" (qui arrive prochainement, promis) et de reprendre la même formule, en (franchement) moins efficace. Parti d’une base Post-Grunge tout à fait respectable avec "Leave A Whisper" et "Us And Them", SHINEDOWN avait fait évoluer sa recette pour nous proposer une version plus mainstream, certes, mais également bien plus percutante au niveau des mélodies, proposant un hard-rock de stade radio-friendly des plus savoureux.

Les Floridiens n’ont pas ici perdu leur sens de l’écriture. "Enemies" vous le rappellera à la première écoute avec son rythme entraînant. La voix de Brent Smith constitue toujours l’irréfutable point fort du combo, lui qui sait parfaitement moduler son intention et trouver des lignes de chant plutôt originales pour le style. Tout est toujours parfaitement huilé, Zach Myers ayant à présent trouvé parfaitement sa place à la guitare, lui qui était arrivé à l’occasion de "The Sound Of Madness".

En revanche, j’avoue que la répétition de l’alternance "morceau pêchu/chanson émotionnelle" est quelque peu systématique et pourra lasser sur la durée. Tout comme la production qui continue de se complexifier LP après LP, ajoutant des couches, synthétiques la plupart du temps mais également au piano, qui ne sont pas indispensables en termes d’harmonies et n’apportent pas grand-chose au final. "Amaryllis" a également la faiblesse de comporter moins de pistes marquantes que les autres disques en contenaient. Il s’écoute bien de bout en bout, sans réelle faute de goût, mais sans véritable génie non plus, souffrant de surcroit d’un déficit patent de puissance.

C’est donc un vrai 2,5/5 me concernant, arrondi à la baisse simplement pour marquer la différence avec le reste de la discographie.