Wishmaster n’ayant pas fait l’unanimité – certains reprochent au groupe d’avoir glissé dans la facilité – NIGHTWISH avait un nouveau challenge à relever avec la sortie de cet opus : réunir ses fans sous un même avis positif.

Du coup, le groupe ayant voulu jouer la carte de la sécurité, les compositions sonnent fades et manquent de spontanéité. La musique du groupe reste travaillée mais les ficelles sont trop grosses : "on prend tel plan d'Oceanborn, puis tel riff de Wishmaster, on les colle ensemble et ça fait un hit". NIGHTWISH a fait cet album pour plaire à son public et non pas pour se faire plaisir, et les compositions, bien qu'intelligentes, manquent d'émotions. "Slaying The Dreamer" veut rappeler "The Kinslayer", "Forever Yours" tente vainement de suivre les traces de "Walking In The Air", et ainsi de suite tout au long du disque. Mais le meilleur exemple est peut-être encore "Bless The Child", qui avait tout d'un grand titre mais qui ne décolle jamais vraiment, la faute également à une production manquant cruellement de relief et de puissance.
La plupart des morceaux contiennent quand même de très bonnes mélodies, "Feel For You", "End Of All Hope" ou "Dead To The World" sont d'excellents titres et sauvent Century Child du vrai-faux fiasco. Notons également la voix de Tarja qui perd en intensité. Son registre, habituellement très étendu, apparait ici étonnement limité. Elle ne monte plus chercher les notes les plus hautes et se contente d'un répertoire popisant dommageable.

Century Child marque le début de la fin pour NIGHTWISH. Non pas que cet album soit mauvais, loin de là, mais certaines failles apparaissent dans leur musique. Bien que l’inspiration soit toujours au rendez-vous, on sent que le groupe commence à se reposer sur ses lauriers et restitue avec application la recette des albums précédents, l'émotion en moins. Le déclin n’est pas loin.