Avec "The Works", QUEEN revient à un style plus Rock, avec des sonorités propres aux années 80. Mais quand on compare le parcours de la Reine par rapport à d’autres combos issus des années 70, on se rend compte que la bande à Freddie Mercury a su s’adapter à son époque pour ne pas sonner ringard. QUEEN parvient à éviter l’écueil du ridicule et si on est en droit de grimacer quant à une certaine orientation musicale, on ne peut nier que le travail est bien fait.

Prenons "Radio Gaga" par exemple. On est en droit d’être écœuré par ce côté commercial assumé, on peut critiquer en disant que tout est pensé pour faire frissonner la ménagère de 50 ans. Mais Radio Gaga n’est pas l’unique morceau à composer cet album, qui marque un retour au Hard Rock après la parenthèse funky de "Hot Space". "Tear It Up" n’a rien d’exceptionnel, mais rassurera les fans tandis que "Hammer To Fall" les remplira de joie.

Freddie Mercury s’offre également une sucrerie intéressante. "It’s A Hard Life" renoue avec un passé qui semble lointain, celui où QUEEN flirtait avec une musique baroque et folle. Tout ici est placé sous le signe de l’extravagance et cela correspond parfaitement au groupe. Sans être un vrai retour aux sources, "The Works" montre une volonté de revenir à un style plus conventionnel, avec toute la démesure que cela implique concernant QUEEN.

Attardons-nous un instant sur un titre en particulier, "Machines". L’œuvre est étrange, avec des attraits science-finctionnesques intéressants. Roger Taylor et Brian May cosignent un morceau complexe dans son idée, qui provoque des avis très tranchés. On aime ou on déteste. Pour ma part, c’est le morceau le plus intéressant de l’album, une antithèse intéressante à "Radio Gaga", avec une prestation exceptionnelle de Freddie Mercury au chant. Quelques écoutes attentives sont peut-être nécessaires pour en apprécier tout son potentiel.

Après, ce n’est pas non plus l’album de la décennie pour QUEEN. Il n’est pas parfait et montre quelques faiblesses à travers des compositions qui tiennent la route mais qui manquent parfois un peu de folie. Cela reste agréable à écouter même si "The Works" n’est pas emprunt du génie qui peut habiter ce groupe hors normes.