"The Beginning Of Times" marque un sérieux coup de mou de la part d’AMORPHIS. On pouvait déjà se poser des questions quant à la capacité du groupe à se renouveler après un "Skyforger" pas mauvais en soit, mais franchement prévisible. Cette offrande des Finlandais aurait pu enfoncer le clou. Le clou destiné à maintenir un cercueil fermé. Parce qu’AMORPHIS ne progresse plus et pire (!) qu’il ne donne pas l’impression de se dégager de ce carcan de facilité.

Il serait facile de pointer du doigt Tomi Joutsen, coupable d’une prestation un brin moins convaincante. C’est toujours comme ça : détruire les héros de hier. Alan Moore n’a rien inventé avec Watchmen. Et pourquoi ne pas pointer du doigt Tomi Koivusaari (guitare), Esa Holopainen (guitare) et Senteri Kallio (claviers), qui n’ont pas franchement poussé le travail d’écriture plus que ça, se contentant de faire du AMORPHIS sans grande envergure. Les agents de l’ombre, en quelque sorte, coupables de suffisance ?

Pourtant, ce n’est pas bancal. L’ensemble se tient, la formation dépasse encore d’une bonne tête une partie de la concurrence. C’est juste qu’AMORPHIS était un groupe qui évoluait beaucoup d’album en album et qu’ici, depuis deux ou trois opus, on assiste à une stagnation agaçante dans le style et que les finlandais ont cessé de nous surprendre.

Le truc qui ne change pas et qui est moins dérangeant, c’est la qualité des pochettes. Mais ça finit par devenir de la poudre aux yeux.