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BLACK AVANT-GARDISTE  |  STUDIO

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- Membre : BØrknÅgar, Age Of Silence, Ásmegin

SOLEFALD - Neonism (1999)
Par MEFISTO le 6 Mars 2011          Consultée 5175 fois

Revenir sur nos pas est parfois une mauvaise décision, surtout si on doute que notre parcours n'a pas été exemplaire. Si on regarde le chemin parcouru par SOLEFALD depuis ses débuts, on risque de s'égarer si on recherche une quelconque logique ou fil conducteur. Après un album de Black ambiant fort apprécié, les avant-gardistes Norvégiens enchaînent avec un autre curieux album « semi-concept », "Neonism", dont la signification psychiatrique veut dire : « Qui est connu seulement par le patient ». Traduisez donc par : « SOLEFALD est dans sa tête et heureux de l'être » et votre soif d'ironie sera comblée. "Neonism" découle aussi du mot « néologisme », un terme décrivant un mot inventé dont on se sert quotidiennement.

Et puis ce n'est pas si ironique quand on écoute ce disque à la limite du délire psychotique où synthés nerveux, chant clair et grave, débâcles Black Sympho et sonorités bizarroïdes (avant-garde oblige) s'amusent comme larrons en foire. Mais contrairement à la réaction habituelle devant ce genre d'œuvre sans queue ni tête, "Neonism" poursuit le travail entamé sur "The Linear Scaffold" en nous gavant d'une collection de titres accrocheurs assez accessibles au premier abord. Il n'empêche que le labyrinthe demeure mêlant ; les maux de tête peuvent survenir à tout moment.

Le soi-disant concept de l'album tourne autour de la consommation. Et qui dit consommation dit urbanité et surtout, individualisme. Une autre sorte de « néonisme ». SOLEFALD écorche aussi la culture pop, celle que je déteste, en disséminant aux quatre coins de l'album des références connues, des vedettes et des marques de produits. Rares sont les groupes de Metal s'abaissant à ce niveau, mais les Norvégiens sont vraiment allés au bout de leur quête « néologique ». Les McDonald's ou Tom Cruise côtoient donc un Black synthétique clinquant et cirquesque. Drôle, non ? En tout cas, ce n'est pas très commun…

Coco Chanel, welcome to Hell, let me out of my prison cell Huhu…

Et que dire de ces paroles tirées d'"Omnipolis", chantée entièrement en français… Liberté Égalité Fraternité - Le sexe n'existe plus la peur l'a remplacé !!!

SOLEFALD plante aussi quelques philosophes et figures religieuses célèbres pour faire de ce trip avant-gardiste un arc-en-ciel où les flashs et les néons clignotent instantanément dans notre cortex. Un arc-en-ciel pop, sous lequel plus d'un peut se perdre, comme la jeune fille sur la pochette qui semble égarée et dépressive dans les rues de Tokyo ou une autre grande ville polluée de milliers d'affiches et de vidéos. Je me suis imaginé dans le film "Lost In translation", c'est vous dire… "Neonism" a réussi la peinture urbaine qu'il avait en tête et puis bon, c'était en 1999, à l'époque où on commençait réellement à se rendre compte des effets pervers de la surconsommation. Alors chapeau pour les souvenirs ! Heu… en tout cas.

Maintenant que vous êtes mieux renseignés, imaginez ce Black à bidouillages à cheval entre du trve norvégien et de l'indus soûlé de synthés et vous avez une vraie critique de la pop. Car cette dernière n'est-elle pas le summum de la superficialité et du n'importe quoi ? Oh que si. Et SOLEFALD lui fait passer un mauvais quart d'heure en faisant éclater tous ses néons d'un coup. On en vient aussi à croire que les sonorités et ambiances kitsch et psychés de "Neonism" sont un mix de plusieurs morceaux pop à la sauce Metal ! Venant de la part de SOLEFALD, ce ne serait pas surprenant…

Cornelius et Lazare misent comme toujours aussi sur la dualité des voix. Le premier est typiquement Black tandis que Lazare, un des plus jolis chants clairs du Metal extrême, se rapproche de cette pop ciblée à pointe de mitraillette multicolore. Inutile de préciser que cela ajoute une couche de réalisme au concept. Idem pour la production, loin d'être parfaite, qui se rapproche plus du Black crado que de la pop et qui injecte une atmosphère d'étouffement bien à propos…

Le problème finalement avec "Neonism" est qu'il peut tomber sur le cœur et les nerfs après un certain temps. C'est le karma des groupes avant-gardistes tirant plus vite que leur ombre de toute manière, difficile pour eux de faire l'unanimité. Donc si les thèmes et le choix des instruments collent bien à leur idée de départ, les Norvégiens risquent de vous faire « badtripper » plus vite que prévu. Dépend de votre tolérance à ce couteau à double tranchant.

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- Cornelius (chant, guitare, basse)
- Lazare (chant, synthé, batterie)


1. Fluorescent
2. Speed Increased To Scaffold
3. Ck Ii Chanel N*6
4. Proprietors Of Red
5. A Motion Picture
6. Omnipolis
7. Backpaka Baba
8. Third Person Plural
9. 0434 Pm
10. The New Timelessness



             



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