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METAL INDUS  |  STUDIO

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1998 1 Voyeurs
 

- Style : Nine Inch Nails, Killing Joke
- Membre : Fight, Halford, Judas Priest
- Style + Membre : John 5, Marilyn Manson

TWO - Voyeurs (1998)
Par ZIONLEEMASTERSEB le 27 Février 2011          Consultée 4662 fois

Il existe dans notre jolie capitale un tronçon de rue où se côtoient deux établissements qui a priori n’ont absolument rien à voir entre eux dans leur concept. Cependant, la population de ces deux univers est par certains aspects totalement interchangeables. Un quidam non averti ayant rendez-vous dans un de ces bars peut en effet confondre ces deux lieux à la vue de l’amas de fumeurs qui ornent très souvent la devanture de ce genre d’établissement. En effet, rue des Lombards, le fameux bar Metal de perdition, "Le Black Dog" avoisine sur le même côté de rue le "Bears’den", haut lieu de nos camarades gays dont la spécificité "Bears" est d’afficher une forte masculinité physique très souvent par le biais d’une pilosité développée (quand ce n'est pas la bedaine). A savoir le port d’une belle barbe fournie à la manière des Metalleux. S’ensuit également un goût prononcé pour le cuir. Un look très souvent proche du biker, il faut l’avouer. Ce qui rend interchangeable, pour les hommes, la population de ces deux officines.

Deux univers, deux communautés pas si différents l’un de l’autre, sincèrement, la somme des points communs doit avoisiner celle de leurs différences. Laissant le soin à chacun de faire les comptes, le lecteur se demande où je vais bien pouvoir en venir. Ainsi quand on sait que TWO est le projet commun de Rob Halford (JUDAS PRIEST, FIGHT, HALFORD) et de Trent Reznor (NINE INCH NAILS), l’intro prend tout son sens. D’un côté le Metal god, de l’autre le prince de l’Indus. Sur le papier, ça fait rêver. Nous sommes en 1998. Rob veut changer d’horizons, le Heavy Metal dans lequel il s’illustre brillamment depuis ses débuts l’ennuie. Chronologiquement, il n’a pas fait son "coming out". Mais personne de s’étonnera de cette annonce. Ainsi donc, Rob le gay, tout de cuir vêtu rencontre Trent Reznor dont l’obsession pour le masochisme n’est plus à démontrer. Cependant le projet TWO (aussi orthographié "2wo") ne se limite pas à ces deux personnalités ; Bob Marlette (Alice Cooper, IOMMI, AIRBOURNE) est à la production tandis que John Lowery se charge des guitares. Ce dernier n’est pas inconnu, le plus grand nombre le connaissant sous le nom de Johnny 5, le fameux guitariste s’étant précédemment illustré chez Marylin Manson. Imaginez donc les "party" d’ultra bondage effrénées digne de la Fistiniére dont le studio a du être le théâtre. La femme de ménage ne devait pas être ravie de naviguer entre les fouets, les plugs, les cagoules de latex, les electro cockring bi-polaires et autres lubrifiants intimes. En plus de l’odeur…. Il faut toujours imaginer l’odeur, quoique non, mauvaise idée. Bon, les photos du livret donnent un avant goût de l’ambiance. Tout le monde aura reconnu le petit train et même si l’on voit des femmes misent en scène ici, c’est avant tout pour donner le change. Soit, n’espérant choquer personne, force est de constater que tout est ici à peine dissimulé.

Autant le dire tout de suite, la prestation d’Halford est surprenante. Ne cherchez pas, il n’y a aucune envolée lyrique dans le genre des épiques classiques du Priest. Le projet se veut uniquement industriel. C'est-à-dire lourd, froid et mécanique. Et pour se faire, il n’y avait rien de mieux que de confier le boulot à Reznor qui avait fait des merveilles sur l’"Antechrist Superstar" de Marylin Manson. Notre bon Trent était à l’époque en pleine remise en question artistique lui aussi. S’apercevant avec effroi que l’artiste qu’il est, avait déjà fait le tour de l’univers musical qu’il avait créé et que dorénavant, frustré, il ne ferait que naviguer au milieu de ce qu’il avait déjà défini sur ses deux premiers albums "Pretty Hate Mchine (1989)" et "The Downward Spiral (1994)". La dépression gagne le génie qui mettra bien longtemps à se faire une raison autant qu’à se passer de drogue. Mais n’allons pas trop vite. Rob offre donc un chant tout en sobriété, certains diront en retenue. L’album débute par "I Am A Pig", il n’y a ici rien de subliminal, tout est affiché. S’ensuit un "Stutter Kiss" électrisant. Les effets Electro Indus cotoîent les guitares mais tout ceci n’est que prétexte aux arrangements du Maître qui faute de briller, rend la copie propre du bon élève. Notons la présence du titre "Deep In The Ground" que je laisse à chacun le soin de décoder.

Outre une dimension guitaristique bien présente, on sent dans les programmations synthétiques ainsi que dans les mélodies vocales de ce "Voyeurs" que certaines influences proviennent de la New Wave et plus précisément de DEPECHE MODE (en particulier sur le titre "Hey, Sha La La "). Dont Reznor s’assume comme amateur. Parce qu’outre le charisme d’Halford, ce disque est celui de Reznor, son nom est d’ailleurs étrangement absent des crédits de composition. Alors que Lowery et Marlette s'y taillent la part du lion. Le temps d’une digression popisante, Rob risque d’achever les plus réticents détracteurs de son échappée belle avec le popisant "Wake Up". Attention au choc. Rob est un grand chanteur, malheureusement, la retenue ne sied pas à son talent.

Comme souvent, les plus gâtés sont les Japonais, puisqu’en effet, l’édition du "Voyeurs" sorti au Pays du soleil levant se voit agrémenter de quatre titres bonus inédits. Un "Lucipher" lugubre faisant la part belle aux machines et aux surprenants relents punks au milieu de chœurs d’Eglise, parfaite bande son pour la Chapelle Sixtine. La démo de "Silent Scream" que les fans d’Halford (le groupe) connaissent. Ainsi que le dispensable "Shout" et "In My Head" qui n’aurait pas dépareillé à apparaitre sur l’album, des boucles synthétiques saturées venant encadrer un chant monocorde et désabusé.

Une fois les préjugés mis de côté, cet album n’est pas mauvais mais n’aurait suscité aucun intérêt s’il avait été chapeauté par d’illustres inconnus. "Voyeurs" ne passera pas à la postérité et une fois encore ne se réserve qu’à un public averti et/ou inverti, c’est selon. De toute façon, tant que ce qu’il leur rentre dans la bouche ne me sert pas de dentifrice, perso, je m’en tape.

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   (2 chroniques)



- Rob Halford (chant)
- Bob Marlette (guitare)
- John Lowery (guitare)
- Ray Riendeau (basse)
- Sid Riggs (batterie)


1. I Am A Pig
2. Stutter Kiss
3. Water's Leaking
4. My Ceilling's Low
5. Leave Me Alone
6. If
7. Deep In The Ground
8. Hey, Sha La La
9. Wake Up
10. Gimp
11. Bed Of Rust



             



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