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BELPHEGOR - Blood Magick Necromance (2011)
Par MEFISTO le 15 Janvier 2011          Consultée 8629 fois

Quinze mois après avoir inondé les bacs avec le neuvième chapitre de ses aventures violentes et perverses, à l'imagerie immonde à la limite du ridicule où le sexe avec Satan est roi, le prolifique duo autrichien de Death/Black BELPHEGOR remet ça en début 2011 avec cette salle de torture étincelante. Les instruments sont stérilisés par Tägtgren et non Classen cette fois, les bouchers sont en forme splendide et l'enrobage n'a jamais été aussi mélodieux et riche.

De toute manière, depuis "Pestapokalypse", BELPHEGOR fait à peu près l'unanimité auprès des fans de Death/Black grâce à des riffs assassins, une attitude d'adolescent débile et des atmosphères dantesques. Le combo se classe aisément dans le top cinq du genre et bien qu'il demeure un peu dans l'ombre de ses voisins de BEHEMOTH, dont il s'éloigne par les thèmes barbares qu'il exploite, il mène sa carrière tambour battant en n'ayant plus grand-chose à prouver. Son dernier crime, "Walpurgis Rites", a une fois de plus prouvé que sa mort n'allait pas survenir demain matin, galvanisé par des titres comme la lente procession "Veneratio Diaboli" (ce mid-tempo dévastateur, une des marques de commerce du groupe, revient sur "Blood Magick") ou des inévitables massacres à la tronçonneuse tels que "Reichwehr In Blood".

Premier petit changement sur "Blood Magick" : le leader Helmut a décidé de supprimer le deuxième guitariste (Morluch), qui a assuré les soli sur le superbe "Walpurgis Rites", pour revenir à la formule de "Bondage Goat Zombie", considéré comme le meilleur skeud des malfrats. Cette décision n'a cependant pas une grosse influence, compte tenu qu'Helmut a d'impressionnantes capacités. Il aime simplement essayer des trucs, en ajoutant ou en enlevant un zico de plus. Et si la tendance se maintient, le line-up idéal de BELPHEGOR serait constitué d'Helmut et de l'excellent bassiste Serpenth, qui grattent ensemble depuis 2006. "Blood Magick" en est le précoce aboutissement.

Le duo a dressé une collection de huit morceaux plus épiques (qualificatif galvaudé qu'a employé Helmut pour caractériser cet album, drôle pour du Death/Black) qu'avant. Impossible de passer outre. BELPHEGOR serait-il las des descentes de manche qui n'en finissent plus ? Un peu. Mais il n'a rien jeté aux poubelles, il a simplement troqué quelques facettes du sado en lui pour se perfectionner et sertir sa musique de perles inespérées.

Un des plus importants indices de ce progrès se trouve au niveau des fûts : les fans du groupe remarqueront de suite que la fameuse « dactylo » endiablée qui a si bien servi les Autrichiens par le passé, en claquant à qui mieux-mieux, a été remisée. La différence est énorme, énorme. Cela ne veut pas dire que la batterie ne s'emballe plus, loin de là, les secousses sismiques comme "Angeli Mortis De Profundis" (quel défoulement mes aïeux, wow, et ce final !) ou la non moins balourde "Sado Messiah" nous replongent dans le BELPHEGOR brut et sanglant qui inondait "Walpurgis", celui qui « shredde et distorsionne » en fou et plante de courtes mais suffisantes mélodies pour colorer la soue. Mais disons que la subtilité du jeu de Jovanović injecte une profondeur jamais vue sur un album de BELPHEGOR. J'avoue que ça fait le plus grand bien de pouvoir s'attarder sur autre chose que cette envahissante batterie.

Donc si la machine s'énerve moins d'un iota (c'est déjà pas mal), à quoi doit-on s'attendre de ce "Blood Magick Necromance" ? À des morceaux plus fouillés, qui nécessitent plus de travail de la part de l'auditeur, à des trucs plus poignants et soignés même si toujours aussi machiavéliques ("In Blood - Devour This Sanctity" et son riff arabisé un brin ainsi que le génialissime morceau-titre en sont de bons exemples), et à des compositions « fleuve tranquille » qui brûlent la chair comme de l'acide ("Discipline Through Punishment" et son refrain marquant, la pesante et angoissante "Rise To Fall And Fall To Rise"). Les passages plus tranquilles à la guitare hard rock donnent aussi un côté plus accessible et « tendre » à ce neuvième album des Autrichiens. Preuve qu'on peut être bestial et raffiné… Cette opposition des genres est probablement ce qui m'a soufflé le plus sur ce monstrueux "Blood Magick", contrairement à "Bondage" et "Walpurgis", plus typés.

Ensuite, on ne peut passer à côté : la production est plus douce à l'oreille quand elle sort des Abyss Studios à M. Hypocrisy. Quand on fait affaire avec le meilleur, on a le meilleur. De sorte que BELPHEGOR, comme par magie, paraît plus mature, plus sûr de lui. On l'entend, on le perçoit, on se demande bien ce qui s'est passé. Eh bien, il y a l'expérience et le talent, certes, mais il y a aussi l'emballage moderne qui permet de faire de grandes choses. Certains détestent quand un grand pan de la charpente est épuré, comme sur "Blood Magick Necromance", mais le résultat n'est que plus percutant. Le son de ce cru 2011 est juste parfait, chaque note, à côté d'un "Walpurgis Rites" plus sec, est un pétard à mèche dont on se délecte des déflagrations. Et cela même si les Autrichiens ont abandonné un peu de clinquant pour de la précision.

"Blood Magick Necromance" est un excellent album, bourré de moments inoubliables ultra agressifs et d'une élégance rare pour du Death/Black satanique comme BELPHEGOR. Une bien belle surprise qui permet aux Autrichiens de poursuivre sur leur lancée après deux claques mémorables. Oui, BELPHEGOR est rendu au sommet de son art.

Note : 4,5/5.

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   (2 chroniques)



- Hel 'helmuth' Lennart (chant, guitare, samples)
- Serpenth (basse)
- Martin 'marthyn' Jovanović (batterie)


1. In Blood - Devour This Sanctity
2. Rise To Fall And Fall To Rise
3. Blood Magick Necromance
4. Discipline Through Punishment
5. Angeli Mortis De Profundis
6. Impaled Upon The Tongue Of Sathan
7. Possessed Burning Eyes
8. Sado Messiah



             



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