Le split d'AFTER FOREVER est sans aucun doute le coup de boutoir le plus douloureux porté au Metal Symphonique à chant féminin depuis le renvoi de Tarja Turunen par ses sbires de NIGHTWISH en 2005. Sortant sans doute son plus bel album, éponyme qui plus est, Sander Gommans et ses acolytes n'ont plus le feu sacré et décident, assez sagement tout compte fait, de stopper la machine.

Cela nous a donné deux rejetons, HDK et REVAMP, le premier dirigé par le guitariste-growleur de la formation hollandaise, et le second par sa sirène au colossal coffre ; la brillante Floor Jansen. Bien décidée à profiter pour la première fois de son statut de patronne, elle va composer sans relâche et utiliser toutes ses ressources pour proposer un premier effort qui la montre sous son meilleur jour. Elle va creuser au plus profond d'elle-même, enchaîner les projets, de STAR ONE (on retrouve son compère Russell Allen sur "Sweet Curse") à MAYAN (avec ses anciens camarades d'AFTER FOREVER Mark Jansen, Sander Gommans et Jack Driessen) en passant par plusieurs featurings et concerts spéciaux (notamment pour la télévision hollandaise) et finir par un burn-out des familles !

Avant cela elle a pu nous délivrer un "Revamp" bardé d'enthousiasme et de virtuosité. La qualité de ce premier effort en solo est aussi son défaut. Floor brille de mille feux, dans le chant Rock et rauque qu'elle a développé comme dans le chant lyrique, en bonne partie mis de côté les dernières années. "Revamp" est une carte de visite ; celle de la chanteuse la plus douée du circuit, ni plus ni moins.

En revanche, et c'est là que ça pêche, à trop vouloir en faire, on a parfois du mal à la suivre, notamment sur les premières et dernières partie de "'Til Death Do Us Part", la seconde étant pour le coup réussie, avec son dynamisme créé par le duo efficace entre Speed Strid et Floor. "I Lost Myself", "Here's My Hell" ou "The Trial Of Monsters" rentrent dans la catégorie des brûlots réussis, efficaces et tranchants. On peut sans peine y ajouter le plus "radiophonique" "Sweet Curse" à la mélodie hyper efficace.

Trop dispersé REVAMP a péché. Car si certaines compositions avaient reçu autant de soin que celles citées plus haut, on aurait eu un très bon disque, largement capable d'assumer l'héritage laissé par l'impérial "After Forever" de 2007. REVAMP constitue en tout cas l'alternative la plus crédible au défunt géant et il mérite l'attention, car la suite se révèlera elle-aussi intéressante, même si REVAMP ne parviendra jamais à atteindre la grandeur d'AFTER FOREVER, car on connaît l'histoire à l'heure où je rédige ces lignes…