Le nom de HEADPINS n'est sans doute pas familier pour les plus plus jeunes d'entre vous. Pourtant, ce groupe a connu son heure de gloire durant la première moitié des 80's. Originaire du Canada, HEADPINS était un quartette formé dès l'entame des 80's et qui pouvait compter dans ses rangs une chanteuse répondant au nom de Darby Mills. A l'époque, ce combo faisait partie de cette jeune scène hard rock canadienne qui avait tout à prouver et qui voulait tout casser sur son passage.

C'est en 1982 que le 1er album studio de ce quartette voit le jour. Celui-ci a pour titre "Turn It Loud" et met en valeur un groupe qui crache tout ce qu'il a dans les tripes. Darby Mills et ses compagnons de route de l'époque se doutaient-ils du succès qui allait leur tomber dessus au moment d'enregistrer cet opus ? Sans doute pas. Quoi qu'il en soit, si HEADPINS est passé relativement inaperçu en Europe à l'époque, les choses étaient bien différentes de l'autre côté de l'Atlantique puisque "Turn It Loud" s'est vendu comme des petits pains au Canada où il a été certifié double platine (soit plus de 200 000 exemplaires vendus là-bas) et a attiré l'attention des États-Unis. Il faut dire que le disque en question fut bien mis sur orbite par la chanson "Don't It Make You Feel", qui fut un hit à l'époque (eh oui ! difficile à croire aujourd'hui lorsqu'on voit ce qui est programmé sur les ondes de nos jours, n'est-ce pas ?).

"Don't It Make You Feel", kézako ? Il s'agit tout simplement d'un mid-tempo tubesque, ultra-catchy sur lequel on peut entendre des choeurs masculins coquins sur le refrain pour répondre aux vocaux de Darby Mills. A titre informatif, il est possible de visionner le clip de ce titre (et, donc, de l'entendre) sur Youtube. Pour revenir à l'album, il recèle d'autres morceaux qui accrochent à l'oreille. Je vous citerai par exemple "Turn It Loud", un mid-tempo hargneux, accrocheur, qui, s'il est simple dans sa conception et dans son expression, s'avère redoutablement efficace et tubesque. Tubesque, voilà un terme qui décrit bien également "Don't Ya Ever Leave Me", qui fait taper du pied instantanément et qui reste bien ancré dans les mémoires grace à son refrain entêtant. Dans un registre plus âpre, on retiendra "People", une tuerie rock n'roll jouissive, parfaitement dans l'esprit "big-rock", "larger than life" du moment. Pour couronner le tout du plus bel effet, ce titre se voit agrémenté de jams guitaristiques, d'un solo véloce et marathonien et d'une ambiance live qui garantissent 6:33 de folie. "You Can't Have Me", avec son refrain imparable, n'est pas mal non plus dans le genre. Voilà donc pour les highlights.

Le reste de l'album, en revanche, relève plus de l'anecdotique qu'autre chose : ça rentre dans une oreille pour en ressortir d'une autre aussitôt. On signalera tout de même que HEADPINS a voulu expérimenter sur "Breakin' Down", une tentative big-rock épique qui dénote du reste de l'album, mais qui laisse franchement à désirer car le groupe pouvait nettement mieux faire et donne surtout l'impression de tourner en rond.

En fin de compte, on peut considerer cet album comme étant sympathique. Pas exceptionnel, mais tout à fait honorable. L'ensemble est très mid-tempo, homogène, sans jamais tomber dans la redondance. L'ambiance typiquement début des 80's et le timbre de voix hargneux de la chanteuse (au point qu'au début, je n'ai pas percuté que le chant était féminin) confèrent à ce "Turn It Loud" un certain charme. Réédité en 2006 par le label Wounded Bird Records, cet album est une vieillerie qui vaut le coup d'être redécouverte. A titre de curiosité, et pour le côté culte.

Note : 3,5/5