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HEAVY ROCK FOURRE-TOUT  |  STUDIO

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UGLY KID JOE - Motel California (1996)
Par POSSOPO le 21 Janvier 2010          Consultée 5333 fois

En découvrant la dernière minute de "12 Cents", morceau de conclusion qui commence au coin du feu, je me suis rappelé à ma récente chronique du dernier OM, "God Is Good". Le rapport entre les deux groupes, me demanderez-vous ? Strictement aucun et c'est bien là le problème. "Motel California", troisième album voué à l'échec commercial tant il sera sorti dans la confidentialité la plus totale à une époque où le nom même d'UGLY KID JOE (un joli clin d'œil au gangster Pretty Boy Floyd) commençait à s'effacer des mémoires, est vraiment trop bizarre. Lâchés par la major Mercury qui a compris que le vent ne tournait plus dans le sens des garnements californiens, Whitfield Crane, Klaus Eichstadt et compagnie fondent leur propre label afin de continuer à exister, Evilution Records. Distribué chichement par Castle Communications, le disque fait un bide en Europe et trois prouts en Amérique.

Un disque bizarre, qui ne ressemble en rien à ce que le combo nous a proposé par le passé, que ce soit dans sa version reprises du SAB' (l'orchestre a commencé comme ça), fun ("America's Least Wanted") ou plus musclée ("Menace To Sobriety"), un disque fourre-tout, des idées incapables de s'accrocher les unes aux autres et le train ne démarre jamais. "Motel California", le constat amer d'une fin de carrière qui termine en eau de boudin.

Ne sachant trop comment continuer pour intéresser son monde, UGLY KID JOE tourne bœuf et fusion. Ou plutôt compositions jamais terminées et bordel ambiant. Dieu qu'il est loin le temps où Stephen Perkins (batteur de JANE'S ADDICTION) et Dean Pleasants (guitariste d'INFECTIOUS GROOVES) aidait Joe le vilain garçon à terminer un premier opus qui aura cartonné partout et ailleurs aussi. Un peu de rap aussi et Whitfield Crane se perd dans un flow atteint du syndrome du zéro crédibilité. Whitfield Crane essaie d'ailleurs beaucoup de choses, de la façon la plus désordonnée qui soit, soutenu par une rythmique généralement creuse et une absence fatale de mélodie. Soyons franc, "Motel California" n'est pas terminé.

Pas très grave, on ne rêve certainement pas à ce qu'aurait pu donner le produit une fois mûri et réfléchi. Probablement pas grand-chose tant les idées se font désirer. Alors que dire de plus sur cette galette qui tourne à vide ? Que Lemmy est venu chantonner quelques backing vocals nullissimes sur "Little Red Man" ? Autant le taire, comme on tait les incursions nanardesques de Michel Galabru ou Klaus Kinski. Oui voilà, "Motel California" tient pas mal du nanar. Un nanar involontaire, pas drôle (écoutez "Rage Against The Answering Machine") et chiant comme la mort. De toute façon, la nanardise en musique, ça ne l'a jamais vraiment fait.

Alors avec "Motel California", les boys d'Isla Vista assument toutes leurs influences. Southern Rock, Funk, Rap, vaguement Thrash, Heavy, Rock, Hard et peau de zob se mélangent sans jamais ni coïncider ni former quoi que ce soit de digeste, voire même de simplement écoutable. UGLY KID JOE, qui avait su composer un deuxième album d'une facture tout à fait correcte et ainsi résister artistiquement à la déferlante médiatique tombée sur lui avec "Everything About You", Wayne's World et tout ce qui s'en suivit, livre ici un dernier souffle fatigué, sans envie ni passion. Et aujourd'hui, quand quelques rumeurs commencent à courir sur une éventuelle reformation, qu'il est finalement possible que quelques mômes qui n'étaient pas ou à peine nés au début des années 90 se mettent à fouiller les archives pour dénicher quelque chose étiqueté UGLY KID JOE, cette chronique tombe comme un conseil de vieux sage. Laissez-vous tenter par "America's Least Wanted", jetez une oreille sur "Menace To Sobriety" même si tout ça a passablement vieilli, n'oubliez pas "As Ugly As They Wanna Be", le petit premier grâce auquel tout a commencé mais restez loin, très loin de "Motel California" qu'il y a de toute façon peu de risque de croiser même dans la plus sombre brocante tant l'objet se fait rare et fossilisé.

Le constat est dur mais tout le monde s'en moque un peu, "Motel California", c'est l'ennui en rondelle plastique.

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- Whitfield Crane (chant)
- Klaus Eichstadt (guitare)
- Shannon Larkin (batterie)
- Dave Fortman (guitare)
- Cordell Crockett (basse)


1. It's A Life
2. Dialogue
3. Sandwich
4. Rage Against The Answering Machine
5. Would You Like To Be There
6. Little Red Man
7. Bicycle Wheels
8. Father
9. Undertow
10. Shine
11. Strange
12. 12 Cents



             



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