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NARNIA - Course Of A Generation (2009)
Par MEFISTO le 17 Septembre 2009          Consultée 4461 fois

Le Power Metal est le style le plus racoleur du devil horn, surtout celui teinté de Speed Metal rose bonbon. Les Suédois de NARNIA, bien connus sur NIME, sont de cette race de musiciens dont le but non avoué est de charmer, pas de botter des fesses ou de trancher des tronches. Ils flattent le lion Aslan dans le sens du poil pour le lisser parfaitement et le rendre agréable au regard et au toucher. "Course Of A Generation" est son sixième album et, force est de le constater, il est très bon.

Prod' en béton, compos directes sans fioriture, riffs accrocheurs soutenus par une nappe atmosphérique tout en douceur, refrains en chœur imparables et foutrement bien rendus, NARNIA fusionne efficacité et crème fouettée (davantage du côté des paroles), virilité et vernis à ongle. Pas pour rien qu'on les classe également dans la catégorie néo-classique…

Le premier contact avec cet opus sera par contre peu surprenant, car NARNIA ne réinvente absolument rien avec son Power sympathique. C'est en identifiant chaque mélodie que vous prendrez votre pied et que l'album vous paraîtra richissime et increvable. Le divertissement est parfois éphémère en Power, mais ici, la Suède nous offre un skeud dont le potentiel de vieillissement est hautement élevé. Expliqué en grande partie par le caractère fonceur du groupe, qui contourne les longueurs pour éteindre d'un souffle toutes les chandelles sur son gâteau.

NARNIA entreprend cet album avec la noire cavalcade "Sail Around The World" pour présenter son nouveau chanteur, German Pascual, qui prend ainsi la relève de Christian Rivel-Liljegren, un des « meubles » du groupe. Pascual est à la hauteur et offre une gorge puissante dont la clarté tire légèrement sur le charbon. Un mix parfait qui lui permet déjà de graver son nom auprès du terme « réussite » pour "Course Of A Generation".

Alors que "When The Stars Are Falling" et la pièce-titre offrent de bons moments de Speed, NARNIA frappe très fort avec "Kings Will Come" et "Rain" et leurs refrains poignants et leurs duos de guitare/batterie hurlant, à l'image de la meilleure de l'offrande selon moi, "Miles Away", qui ensorcèle complètement. Un peu de la même manière que KAMELOT est passé maître dans l'art d'être ratoureux, NARNIA se contente de placarder de bonnes grattes sur des lits soyeux de synthé aux notes interstellaires, sans trop en mettre, et en faisant confiance à leur nouveau vocaliste qui assure comme un vétéran.

Mais attention, le groupe souffre sur deux flancs à cause de cela : le manque de soli décapants comme celui de "Miles Away" et ce gouffre séparant les refrains du reste ; pour bien imager la chose, imaginez un splendide château dressé sur une montagne, entouré d'un précipice. Le château étant le refrain, bien entendu. NARNIA joue parfois toutes ses cartes sur cet élément, fort important soit, mais ça devient redondant et les cordes deviennent un outil pour écouler les secondes menant au château...

"Course Of A Generation" jouant beaucoup sur la temporalité du destin de l'humanité, les thèmes tournent autour des évolutions terrestres et célestes, des menaces qui planent sur notre tête. Des morceaux tels que "Armageddon" (« Hide away, the sky is falling ») sont assez révélateurs de la démarche sociale de la formation. Elle ne se prend pas pour de la merde, en tout cas ! L'influence de Clive Staple Lewis et ses "Chroniques de Narnia" est toujours bien présente (la plus « prog » "One Way To Freedom") et les grandes questions existentielles abondent : « How long will we carry on to destroy what Gods have given us ? » Chouette, j'approuve. Particulièrement sur celle-là : « We are building castles in the sand. »

En dehors de ses étoiles fondant sur la Boule Bleue et ses appels à la rébellion tranquille, NARNIA est surtout devenu, en l'espace de deux albums consécutifs, un incontournable du petit monde du Power rose bonbon. "Course Of A Generation" possède suffisamment d'atouts pour se hisser sur un plateau d'argent et y demeurer. Signe qu'il a atteint sa maturité. Tant mieux. « Un groupe de Power sauvé, un ! »

Note réelle : 3,5

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- German Pascual (chant)
- Carl Johan Grimmark (guitare, synthé)
- Andreas Johansson (batterie)
- Andreas Passmark (basse)


1. Sail Around The World
2. When The Stars Are Falling
3. Curse Of A Generation
4. Scared
5. Kings Will Come
6. Rain
7. Armageddon
8. One Way To Freedom
9. Miles Away
10. Behind The Curtain



             



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