Non.

Non, non, non et définitivement non.

Deux classiques ne suffisent pas à faire un très bon album, quand le reste s’avère quelconque. Les excellents "Doctor Doctor" et "Rock Bottom" sont finalement deux épouvantails qui font fuir les critiques que l’on peut faire à "Phenomenom".

Mais ne brûlons pas les étapes. Revenons plutôt à la genèse de ce disque, que Phil Mogg annonce toujours en concert comme étant le premier. Mick Bolton venait de quitter le groupe et les membres de UFO cherchaient donc un nouveau guitariste. Si le futur MOTÖRHEAD Larry Wallis a tenu un temps la six-corde, Bernie Marsden (qui rejoindra plus tard David Coverdale sur son WHITESNAKE) le remplacera rapidement. Seulement, ce dernier ne croyait pas au projet UFO et quand il fallut partir en tournée en Europe, il prétexta la perte de son passeport pour ne pas y aller.

C’est en Allemagne que les musiciens, connaissant un certain succès et complètement dans la panade, vont demander au groupe qui ouvrait pour eux, SCORPIONS, si leur jeune guitariste blond, Michael Schenker, pouvait les dépanner. Pour finalement le piquer. L’idée provenait de Marsden, qui avait repéré son jeune homologue lors de gigs dans la Perfide Albion.

Un nouveau contrat signé avec Chrysalis, UFO entre donc en studio, pour mettre ne boîte ce "Phenomenom" à la pochette aux couleurs criardes. Ce dernier possède un son qu’on ne retrouvera plus par la suite sur les opus du groupe, pourtant également produits par Leo Lyons, le bassiste de TEN YEARS AFTER. Schenker va composer à partir d’une guitare acoustique et rajouter des élans électriques. Cela va contribuer au fait que ce disque est l’un de ceux qui vieillit le plus mal chez les OVNI.

Alors oui, il y a "Doctor Doctor" et "Rock Bottom". Les deux titres que l’on retient de ce disque (et on oubliera que Marsden avait co-écrit une première version de "Doctor Doctor"). Puis il y a le reste et là, c’est plus là même chose. On retiendra l’énergique "Oh My" qui ouvre les hostilités mais sinon, on se retrouve confronté à des titres assez mous, à l’image de "Space Child", qui renvoie aux premières réalisations du groupe avec son côté Space Rock, justement.

Finalement, il n’y a rien d’étonnant que seuls "Doctor Doctor" et "Rock Bottom" soient les deux seules pièces de cet opus toujours joués sur scène aujourd’hui. UFO fera bien mieux par la suite, en proposant des albums plus consistants, mais sans jamais réussir à toucher la grâce. Il y aura toujours un titre, parfois deux, plus faibles qui empêcheront les musiciens de décrocher le Saint Graal du cinq étoiles. Excepté en live, où UFO est vraiment exceptionnel…