À la surprise générale, BON JOVI nous offre en 1995, en pleine vague Grunge, un album plutôt introspectif...
S'il peut, du point de vue des textes, être affilié à cette mouvance nihiliste (toutes proportions gardées !), il n'en est rien heureusement musicalement.

Produit par Peter Collins, ce disque est remarquable. Pour la toute première fois, Jon, nouveau Père, lâche du leste aux musiciens, qui se font réellement plaisir. Les soli de Richie n'ont jamais été aussi lumineux, David a su renouveler le son de ses claviers, du piano la plupart du temps, Tico n'a jamais aussi bien joué, et la basse de Hugh Mc Donald, nouveau à l'époque, est intelligemment mise en avant.

Alors en proie au doute à une époque où les PEARL JAM, SOUNDGARDEN et consorts faisaient partie du haut du panier en termes de popularité, le groupe, hum enfin Msieur Jovi, ne s’est jamais fourvoyé dans la mélasse Grunge, et il a eu le nez fin comme toujours !

Un album admirable, bourré de bonnes intentions, et le dernier sincère du nom, et c’est un fan qui vous parle… La suite ne sera qu’une accumulation (à quelques exceptions près) de niaiseries innommables et autres escroqueries estampillées Rock… Balades, titres Rock, tout est bon à prendre ici à condition d’être ouvert d’esprit… Je ne doute pas de vous les enfants !

Si l'on ajoute un travail soigné du chant de Jon (jamais plus il ne chantera aussi bien sur disque), on se dit aussi qu'on tient là une pépite éclose dans l’œuf, car la suite se révèlera, d'un point de vue créatif, un échec total. Le groupe revenant à ses travers passés. Ceci étant, cette galette est le MUST en matière de musique dans le style abordé, et de mise en lumière de ceux qui l'ont écrite. Cet album sera d'ailleurs un énorme succès en Europe et en Asie, mais ne décollera pas aux États Unis. Ce qui n'est pas étonnant, au vu de sa qualité d'écriture.