« Warkult » est un condensé de puissance brutale, bestiale et cependant technique et flairant bon le death metal. Depuis le temps (1991) que MALEVOLENT CREATION nous offre de savoureux albums (dont le plus puissant est, à mes oreilles, « Retribution »), cette fois-ci, ils consacrent tout l’album au culte de la guerre en général et de ses dérives dévastatrices.

Il y a toujours ce parfum d’old school (avec un son moderne) chez ces Floridiens dont le pilier édificateur, Phil Fasciana, gratteux éternel (voir le 4ème opus en 1996 !), sait s’entourer de musiciens talentueux. Pour exemple, chez Rob Barret qui était déjà dans MALEVOLENT CREATION sur le fabuleux deuxième album cité dans l’introduction ci-dessus (parti entre-temps chez CANNIBAL CORPSE pour l’album « Vile ») qui officie sur ce « Warkult » de façon très dynamique.

A la différence de son prédécesseur, « The Will to Kill », le tempo, bien que rapide, a tendance à s’aérer avec pas mal de passages lourds et suffocants. J’irais même jusqu’à dire qu’il est plus original. Une touche de fraîcheur en la présence du nouveau batteur, le monstrueux performer Dave Culross. Le chanteur, Kyle Symons, se défend dans le contexte vocal mais ce qui est dommage pour lui, c’est ce satané fantôme (devenu réalité de par son retour sur l’album « Doomsday X » ) du leader originel qui plane toujours - comme la mort rode autour de nous en sachant qu’elle viendra tôt ou tard nous cueillir dans ses bras selon son bon vouloir - le charismatique Brett Hoffman.

Nous avons vraiment l’impression d’être sur un champ de bataille; à l’intro intitulée sobrement « Dead March », c’est comme si nous devions avancer en territoire ennemi tout en sachant que celui-ci nous guette et qu’il n’a qu’une envie, c’est d’envoyer la musique ! En effet, sur le titre suivant « Preemptive Strike », la guerre est lancée. MALEVOLENT CREATION est tel un tank qui avance sans concession, près à distribuer son death metal de qualité à la face du monde.

Petite préférence peut-être pour le morceau le plus pesant « Captured », qui a un "je-ne-sais-quoi" de maléfique et d’envoûtant. Quant au bonus, « Jack the Ripper » est ni plus ni moins qu’un morceau de plus qui, s’il ne dénature pas l’album - même si le texte n'a rien avoir avec le culte de la guerre (ou alors faut avoir une vision très large de ce qu'est une guerre !) - il ne l’enrichit pas non plus. A vous d’écouter !