Alors que les grands groupes de rock / metal internationaux se reforment à la pelle ou que les dinosaures refont parler d’eux, on observe un phénomène semblable à l’échelle de notre hexagone. Je ne parlerais pas de TRUST qui essaie de nous vendre une nouvelle formule bien fade (avec DJ s’il vous plait) sur fond de discours archi-politisé fatiguant. Non, je vous parle des reformations d’ADX, de BLASPHEME, du retour dans le giron du hard de personnages comme Renaud Hantson qui en ce moment essaie de remonter une nouvelle mouture de SATAN JOKERS. Le détonateur, ce fut cette deuxième édition du Metal France Festival qui a eu lieu dans une Loco pleine comme un œuf en janvier 2008 et nul doute que la troisième nous réserve bien des surprises.

L’une d’elle sera assurément la présence à l’affiche de MR. JACK, combo qui nous sert ici son premier opus, Jack’n Roll. Nouveau groupe certes, mais les protagonistes sont bien connus des fans qui ont été sevrés au metal français du milieu des années 80. Ceux-ci seront heureux de voir revenir Daniel Puzio, chanteur/guitariste de feu VULCAIN, un des groupes phares du mouvement qui était à l’époque surnommé le « MOTORHEAD français » (rien que ça). Quant à Philty Garcia (basse) et Gérard Michel (batterie), ils ont été l’assise rythmique des légendaires H-BOMB. Un power trio gagnant qui entend bien faire parler la poudre et un premier album sur lequel plane l’ombre de VULCAIN.

En effet, tout au long de ces compos bien fraîches et variées, Daniel a retrouvé cette voix passée au papier de verre si caractéristique qui a marqué le metal français 2 décennies auparavant. Chaque titre a son histoire, sa trame, son riff et sur cette galette composée de 11 obus, on retrouve des images, des idées qui rappellent VULCAIN - le rock’n roll bien sûr (et hop, j’appuie sur le starter avec « Appuie sur On », l’hommage à ce style musical avec l’énumération finale « Jack’n Roll » qui donne son nom à l’album) et aussi tout ce qui va avec : filles, tatouages et amours sauvages (« Tattoo Lady », « Seul dans la rue »), la dive bouteille et fameux breuvage (« Mr.Jack », hommage explicite à une marque de Whisky connue qui a donné son nom au groupe), bons, brutes et truands (« Lee Van Cleef », ambiance far-west avec hommage à l’acteur du même nom) ou critique de la classe dominante (« Excusez-moi »). Plus de subtilité dans le contexte et dans la musique sur « Comme tu me manques », un titre plus intime qui dépeint la tristesse de la séparation et la douleur de la solitude ou sur « You See What I Mean » qui sent le vécu car il évoque le retour enthousiaste sur scène d’un musicien de rock qui a connu une traversée du désert. Chaque morceau a donc sa spécificité et son ambiance, ce qui fait qu’on les enfile les uns après les autres comme du petit lait et donc, on ne s’ennuie pas.

Enfin sur le terrain musical, l’histoire n’est pas de révolutionner le style mais de ressortir avec beaucoup de fraîcheur les influences des 3 musiciens qui se situent dans le hard rock des années 70 et 80 : AC/DC, les premiers TRUST, VULCAIN (évidemment) … pas de titres speed ici mais du gros rock graisseux et authentique, loin des opportunismes ambiants et qui fait plaisir par son enthousiasme. Impossible de ne pas taper du pied sur la plupart des titres. Un bon point pour la basse de Philty qui s’insinue avec parfois sa propre ligne musicale aux côtés de la guitare de Daniel qui de son côté nous sort des riffs inspirés d’AC/DC, MOTORHEAD, NUGENT, KISS voire JUDAS PRIEST pour les moments les plus metal.

Bref, si vous voulez un bon disque de hard rock entraînant, simple, crade et attachant (l’essence du genre en somme) avec une bonne voix bien rauque, ce premier opus de MR JACK est fait pour vous. Nous comptons répondre présent de notre côté à l’invitation du Metal France Festival de janvier 2009 pour voir sur scène (« son terrain de prédilection » dixit Mr Puzio) ce fameux MR JACK à qui nous souhaitons une bonne carrière. Santé !