Deux ans plus tard, la guerre continue. 94 voit la consécration du Metal « puissant » façon gros pain dans la gueule. Une esthétique dite « urbaine » qui obéit au dogme du gros son et de la gesticulation excessive (avec les doigts et tout).
"The Truth hurts" ou les vérités d’un réel palpable et dangereux. Dès les premier accords, la couleur s’assombrit. On entre dans le monde du réel et on va s’en prendre plein la tronche. Ce second opus sera brutal de chez brutal. Alex Perialas met du goudron dans sa console et de la saturation dans la gorge de Gary. Résultat d’une trouvaille bien foireuse. Quand on chante trop près du micro, il grésille forcément. Hormis ce petit inconvénient, le reste est très bon. Les riffs sont en aciers trempés et particulièrement dansants (les jumeaux « Switchblade Knife / Down in The Dumps seront là pour vous le rappeler). Le tempo millimétré, monolithique d’apparence, se découvre un groove certain avec l’ajout d’une « flot » urbain fort sympathique (« Put The lights Out »). L’ambiance est rance, moite, renforcée par une forte odeur de morgue (voir le pack de l’édition spéciale et sa session photo assez parlante).
PRO-PAIN c’est du gras, du lourd, de l’acier. Une barre à mine que l’on se prend dans la gueule et on dit « aille ! » quand ça fait mal. En clair c’est naturellement bourrin et tellement évident qu’il n’est pas nécessaire de préciser l’offrande : une tuerie !
The Beast is really back !