Rémy Bricka, l'Homme orchestre ?! Comment cela vous ne connaissez pas ?
Ce gugusse tout en blanc avec chapeau et colombes jouant plus d'une vingtaine d'instruments (soit 30 kg de matos sur le dos) allant de la guitare au tambour en passant par l'harmonica, la crécelle, les cymbales, la grosse caisse, le mirliton, les clochettes et les grelots ! Non ? Vous ne voyez toujours pas ?
Metaaaaal tout cela mes amis, nan ? Ultra kitchissime oui !

Bon, les anciens vont sans doute hurler en voyant ce nom dans une chronique NIMEienne mais c'est assurément ce à quoi me fait penser ce TOXIC HOLOCAUST !
Ce parallèle pour vous présenter son pendant métalleux, en la personne de Joel Grind, homme à tout faire à la chevelure « blonde péroxydée ». Il occupe en effet TOUS les postes dans ce qui est finalement un projet ultra perso.
Et force est de constater que le bougre est loin d'être un manchot... Ça riff, ça bastonne, ça défouraille les écoutilles. Bref, en un mot comme en cent, c'est méchamment burné.... burné dans cette optique « Thrash old school ».

Je dois avouer avoir de suite über kiffé la voix de Joel lorgnant sur le rivage d'un Lemmy thrashisant. C'est relativement original dans le genre et le bougre sait parfaitement placer ce timbre gras à souhait, tendance « Jack D. » en excès sur ses partitions ! Cette simple nouveauté a le bon goût de nous éviter la perpétuelle redondance du genre avec ces types qui tentent tous d'imiter les gloires du genre comme Paul Baloff pour ne citer que lui. Ici, pas de voix qui dérape dans les aigues ! Juste du grave, du gras, du burné de chez burné et ce, dès le premier titre, le déménageur en règle « Wild dogs » (*) !
Une fois cette agréable surprise appréhendée, on peut désormais se concentrer sur la montagne de riffs que contient cet album. Montagne, enfin je tiens à préciser que tout ceci respire à plein poumons l'homogénéité criante (**): tout ce p'tit monde, enfin, Joel « Rémy sans ami » Grind assure le boulot avec une compo à la section rythmique (ultra) classique (« March from hell ») mais efficace et sur son instrument de prédilection (en tout cas celui sur lequel il officie en live), la guitare. A ce niveau, ça thrash, ça ne crève pas les enceintes mais on savoure des plans marquants (« Nuke the cross » (*) et son titre balancé sec comme un coup de trique, la fin de « War is hell » (*)).
On touche au heavy avec des break réussis (la fin de « Gravelord » (*)), on croirait entendre du SLAYER parfois (avec l'intro de « War game »), le titre pétille littéralement (« Endless armageddon » (*)) et on frôle l'hommage à MOTÖRHEAD sur « the lord of the wasteland » ! Bien que certains titres soient plus anodins, ils n'en demeurent pas moins correctement construits (« Feedback, blood and distortion » (*) aurait pu gagner en sérieux avec une batterie plus propre et des frappes de pédales moins grossières)...

En 13 compos rageuses et efficaces, ne dépassant pas les 3 minutes 30 comme le veulent les codes établis du genre (exception faite du très énergique « City of a million Graves »), TH enfonce le clou loin d'être rouillé de cette conséquente vague old school... Certains crieront à l'overdose, on ne pourra leur donner tort, d'autres goûteront avec envie ce sympathique produit, frais énergique et volontaire. Il n'y a vraiment rien à faire: quand un skeud fleure bon l'envie, la démarche (relativement) désintéressée, je suis... Pourquoi pas vous ?

Verdict: 3,5/5 because « waaarrr, is fucking hell » (c'est pas moi qui le dit, c'est lui !)

(*) titre en écoute sur le MySpace du groupe, soit pas moins de 6 titres de la galette.
(**) le lecteur notera que je n'ai pas parlé de « puer »... la nuance est de taille et à son importance !