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HEAVY METAL  |  STUDIO

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2004 'Tage Mahal
2006 1 Maniacal Renderings
2008 1 Global Warning
2010 Festival
 

- Membre : Trans-siberian Orchestra, Cellador, Power Quest, Aquaria, Oliva
- Style + Membre : Savatage, Circle Ii Circle, Doctor Butcher
 

 Jon Oliva's Pain (1076)
 Myspace.com/jonoliva (2142)

Jon Oliva's PAIN - Global Warning (2008)
Par SHUB-NIGGURATH le 23 Juillet 2008          Consultée 4896 fois

Qu’espérer d’un troisième album de la formation post SAVATAGE de Jon Oliva, sinon qu’il touche enfin à l’excellence ? On savait déjà que plusieurs titres (six, précisément), intègreraient des bouts de riffs enregistrés par le regretté Cris Oliva, que Jon a retrouvés sur de vieilles cassettes au fond d’une boîte à chaussures. La larme à l’œil, on attendait donc impatiemment une distribution de grosses claques dans la plus pure tradition du SAVATAGE d’autrefois, tout émoustillé en outre à l’idée de sentir la griffe de Ralf Santolla (OBITUARY, ex DEICIDE etc.) sur deux d’entre elles.

Et que craindre, également, de ce troisième album sinon qu’il accentue le classicisme maniéré développé sur la réalisation précédente ? Personne ne pouvait oublier la comateuse nostalgie des 70’s dans laquelle plongeait soudainement Maniacal Renderings, après une première partie pourtant tonitruante.

Sensible aux critiques qui lui reprochaient cette brutale opposition, Jon Oliva souffle désormais le chaud et le froid, en alternant systématiquement compositions heavy trapues et ballades très sucrées nanties de référence oldies passablement alambiquées. Une structure qui, malheureusement, amplifie plus qu'elle ne la réduit la dissonance de ce hiatus.

L’aventure commence plutôt mal, puisqu’elle laisse croire un instant que Jon, plus que sevré au pur malt, a fini par s’emmêler les rushes. Timbales, violons et chorale synthétique, orchestrations pompeuses d’ordinaire réservées aux productions plus accessibles de T.S.O. cueillent à froid dès le titre éponyme où s’organise sans plus tarder le premier trip vers les 70’s. La longue tirade à l’orgue Hammond qui réveillera peut-être Ray Manzarek, à défaut de John Lord, vaut surtout pour l’agréable dialogue harmonique qu’elle noue à distance avec la guitare de Matt LaPorte. Une belle façon de saluer ici le travail titanesque accompli par le guitariste, capable de rester d’une sobriété parfaite pour respecter scrupuleusement le jeu de Cris Oliva, comme de créer par ailleurs de surprenants effets rétro.

La relecture du swinging London avec les lunettes de Broadway sur « Look at the World » ne rassure pas davantage. Au moins certifie-t-elle le pessimisme des textes de Jon Oliva, base du concept de Global Warning. Portés par cette voix si particulière, plus forcée car elle pâtit désormais des excès du bonhomme, ils s’émeuvent d’un monde déjà bien sur la jante où l’envie de trucider, au mieux dépouiller son prochain, l’emporte sur celle de le sauver. Rien de vraiment surprenant. Comme si cela ne suffisait pas, voilà que le fidèle ami et co-producteur Greg « Super G » Marchak décède prématurément lors de la finalisation de l’album. Hommage lui est donc rendu au cœur de la track-list, par la courte chanson clavier/voix « O to G » écrite au débotté, ce qui explique la simplicité touchante de ses paroles et excuse le côté « variétés » de sa mélodie.

C’était donc presque avec soulagement que l’on accueillait le nerveux et groovy « Adding the Cost », où Ralf Santolla plante sa première banderille, prémisse des compositions carrées qui réanimeront sans difficulté l’âme du SAVATAGE originel. Sur fond de rythmique épaisse, Jon enrubanne d’effets personnels les riffs facilement reconnaissables de son frère, afin d’en souligner l’originalité sans en altérer l’agressivité. « Before I Hang », étrange alliage de composants non retenus sur Streets et l’EP The Dungeons are Calling, calmera tout le monde, le Mountain King n’ayant pas son pareil pour pondre des refrains qui cassent en deux et des arrangements épiques de fort belle facture. Les chœurs ont toujours la fâcheuse tendance à trop se rapprocher de QUEEN par endroits, ce qui n’empêche pas toutefois de replonger, grâce au puissant « Stories » et ses arabesques mystérieuses, ainsi qu'aux multiples soli inspirés (on saluera la seconde apparition de l’ami Ralf) et violents à-coups de « You Never Know », l’atmosphère envoûtante de la période Hall of the Moutain King / Gutter Ballet.

Tout cela pourrait par conséquent être du plus bel effet et faire pardonner le démarrage laborieux si Jon ne s’esquintait pas à cloisonner les pièces les plus lourdes au moyen de morceaux psychédéliques, où pointe nettement l’influence de PINK FLOYD (drôle d'impression, j'en conviens, mais c'est la mienne). Autant dire que les bras m’en sont tombés, car l’agréable surprise constituée par le techno-industriel et entêtant « Master », recyclant le vocoder de KRAFTWERK, ne préparait pas à celle-là. La conjugaison de cette deuxième forme du passé commun des frangins Oliva s’avère convaincante lorsqu’elle donne le très beau « Firefly », coécrit à la fin des années 70, ou le rock progressif, quoique redondant de « Walk Upon the Water » et du titre gigogne « Someone/Souls ». Elle ne l’est plus quand le décalage souhaité devient trop grand. La vigueur des riff et refrain de « Ride » est sapée par de vilains couplets power flower, le mielleux « Open your Eyes » s’étire de tout son long entre les deux titres les plus percutants, et la conclusion acoustique passe-partout n’a rien d’original.

Bon, très franchement, Global Warning est loin d’être désagréable et contient suffisamment de pépites pour s’écouter de bout en bout. Il n’empêche que son rythme impossible à suivre car trop décousu, ses surprises inégales, sa production à l’équilibre quasi parfait, et ses arrangements aux petits oignons, en font un imposant mille-feuilles, à la saveur prog’ plus prononcée qu’à l’habitude. Appréciable, pourvu que l’on sache par quel bout l’attraper à force d’écoutes attentives, et s’adapter à la curieuse amertume de son arrière-goût vintage. Dommage, puisque sans un tel étalage de préciosité, ce disque serait l’une des bombes de l’année.

Note : 3,5/5

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   SHUB-NIGGURATH

 
   JEFF KANJI

 
   (2 chroniques)



- Jon Oliva (chant, claviers)
- Matt Laporte (guitare)
- Kevin Rothney (basse)
- John Zahner (claviers)
- Christopher Kinder (batterie)


1. Global Warning
2. Look At The World
3. Adding The Cost
4. Before I Hang
5. Firefly
6. Master
7. The Ride
8. O To G
9. Walk Upon The Water
10. Stories
11. Open Your Eyes
12. You Never Know
13. Someone/Souls



             



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