"Lights Out", c’est peut-être le meilleur album studio de UFO. Rien que ça. Et pourtant, encore une fois, l’opus ne sera pas parfait, il y aura toujours ce grand moment de creux qui fera que les Britanniques passeront toujours à côté de la gloire qui leur semblait promise.

L’aventure "Lights Out" commence avec l’arrivée de Paul Raymond, claviériste et guitariste capable d’apporter du volume au son de UFO. Leo Lyons n’est pas reconduit à la production, ce sera Ron Nevison qui s’en chargera. Ce dernier a déjà été ingénieur du son sur le "Quadrophenia" des WHO et le premier opus de BAD COMPANY et aura dopé le son de THIN LIZZY sur "Nightlife". Pour nos OVNI, il aura l’idée d’inclure des cordes sur certaines compositions, de quoi filer des sueurs froides à Pete Way. On y reviendra plus tard.

La première partie de l’album, sa face A pour ceux qui en possèdent le vinyle, est juste parfaite. "Too Hot To Handle" est un bon titre introductif, énergique, où la guitare est reine. L’apport de Raymond est déjà là et explosera sur le second morceau, "Just Another Suicide", très réussi également, un mid tempo qui prend aux tripes. "Try Me" est la ballade un peu facile, un peu lacrymale, mais qui est idéalement placée avant le titre éponyme. "Lights Out" et sa cavalcade qui a du illuminer les oreilles de Steve Harris est juste remarquable de modernité, une réponse cinglante au Punk qui émergeait et changeait la donne.

La face B, elle, se veut plus poussive. "Gettin’ Ready" et la reprise "Alone Again Or" de LOVE sont sympathiques, mais se veulent bien en-deçà du reste d’un point de vue qualitatif. Ces titres sont trop quelconques par rapport au reste du matériel proposé et cela s’entend dès que "Electric Phase" démarre et encore plus quand "Love To Love" retentit, jusqu’à son solo final à chialer tellement c’est bon, tellement c’est fort, tellement c’est inoubliable. Nevison avait raison d'insister pour y ajouter un petit orchestre, qui va doper le côté mélancolique de cette chanson à merveille. L'émotion est très présente et Pete Way valide. Michael Schenker était, à ce moment-là, habité par la grâce.

Ce dernier quittera d’ailleurs UFO avant de partir en tournée aux USA. Le groupe fera appel à Paul Chapman, qui avait déjà épaulé la formation durant la tournée de support de "Phenomenom". Le blond guitariste se laissera convaincre de revenir… pour mieux repartir encore plus tard. Mais ça, c’est une autre histoire.