Back in 2000. L’année où je pus enfin mettre la main sur "Ecliptica" et où je tombai sur l’E.P. "Successor" dans les bacs d’un célèbre multispécialiste aujourd’hui disparu. Autant vous dire qu’ayant été soufflé par le premier album de SONATA ARCTICA, tout ce qui avait trait à la formation finlandaise était alors pour moi de l’ordre du must-have ! Je crevais d’entendre plus de matériel de la part des auteurs des formidables "My Land", "Kingdom For A Heart" et autres "UnOpened" et cette apparition, au rayon Metal du magasin, fit mon bonheur immédiatement… Et pour les semaines qui suivirent ! L’heureux hasard de ma rencontre avec "Successor" eut d’autant plus d’impact sur ma propension à jouir de son contenu.

Car rares sont les E.Ps capables de satisfaire à ce point le fan ! SONATA ARCTICA l’a bien compris, qui s’abandonne au fan-service avec une version raccourcie de son méga-tube "Fullmoon", incontestablement le titre le plus populaire sur "Ecliptica". Même condensé, ce morceau reste énorme ! Mais il n’est finalement qu’un amuse-gueule sur un disque intense comme un roller coaster. Parce que SONATA ARCTICA y fait feu de tout bois, même quand le combustible est fourni par des tiers. Les reprises de "Still Loving You" et de "I Want Out" font mouche et sont pile ce que pouvait espérer entendre le public du combo en matière de covers.

La voix cristalline de Tony Kakko est idéale pour réinterpréter du Klaus Meine et sur un tempo aussi rapide et soutenu par l’avalanche de claviers de Mikko Härkin, le "Still Loving You" de SCORPIONS est métamorphosé ! Quant à "I Want Out", ces mêmes claviers et le sens de l’emphase du quintette finlandais en font la version définitive du morceau. Oui, au-dessus de la version originale d’HELLOWEEN ! Et lorsqu’il s’agit d’être original, là encore, SONATA ARCTICA assure. "San Sebastian" est un modèle de hit Spimélo, tellement archétypal que le groupe le reprendra, en plus proprement exécuté (et chanté), sur son second opus, "Silence".

S’agissant de "Shy", c’est peut-être même la ballade la plus réussie – en tout cas la plus touchante – dans toute la carrière du groupe lapon. Une merveille de douceur et de sensibilité qui fut, quinze ans plus tard, le seul et unique slow diffusé aux épousailles de votre serviteur. C’est dire combien elle peut être marquante ! Pas beaucoup à redire non plus sur le choix des morceaux servis live. "Letter To Dana" et "8th Commandment", gravés sur l’édition française du CD (distribuée par NTS), restent de jolies réussites, quoique l’on puisse légitimement leur préférer "Replica" et "My Land", présentes sur la version internationale signée Spinefarm. Même si SONATA est meilleur en studio qu’en concert, ces titres captés sur scène contribuent à faire du bien nommé "Successor" un E.P. de haute volée.