J'ai toujours aimé Mr Manson... Ma première fois avec lui fût en 1996 avec cet "Antichrist Superstar". Une sacrée aventure, d'autant que je l'ai prolongée avec ce passage au Bataclan de la même année, avec en guise d'épilogue tesson de bouteille éclaté sur la tête (véridique !), et frottements lascifs contre un pied de micro fait d'un rosier particulièrement piquant...

Je vous passe le torse ensanglanté, il m'a fait un peu peur du troisième rang mais bon, bref. Le décorum m'amuse, même s'il est réellement occulte, ou pas. Manson est américain avant tout et a le sens du spectacle...

Marilyn en 2007 est apaisée, même morte depuis 1962, plus en phase avec son âge d'avec la provocation qui a jalonné toute sa carrière. Ici il s'agit de chansons gothiques épurées, exit les samples et les claviers, l'on est en face d'une œuvre artistique courageuse. Guitare, basse, batterie gonflées, avec une voix boostée à la réverbération qui n'a jamais aussi bien résonné jusqu'alors sur disque.

Alors oui, l'artiste a fini par se lasser de ses accoutrements de poupée gonflable kosovare, mais qui lui en voudra ? pas moi en tout cas. "Heart Shaped Glasses", "Evidence", "They Said That Hell..." parlent pour eux-mêmes.

En définitive, si MANSON a perdu en efficacité, son duo d'avec Tim Skold gagne en profondeur, et c'est la toute première fois (toute toute) qu'il le prouve sur tout un album.

À écouter au casque, en errant dans la ville la nuit...