En voilà un album qui porte bien mal son nom. De victoire, il n'en est point ici. Le XXIème siècle ne commence pas de la meilleure des façons pour RUNNING WILD.

Abordons immédiatement l’élément qui fâche le plus : la batterie. Un soi-disant italien décédé en 2007 selon Rolf, une simple boîte à rythme selon le reste du monde. Et bon sang, que cela s'entend ! Si vous vous concentrez trop sur la batterie (et c'est bien difficile d'en faire fi), vous aurez parfois l'impression d'écouter une sorte de mauvais Techno Metal. C'est que le Rolf n'a pas choisi la meilleure des machines, à croire qu'il devient dur de la feuille. Rien de tel en tout cas pour flinguer les bons moments de cet album, et ce à commencer par "Tsar". Placé en plein milieu de l'album, il fait office de titre épique, et malgré un texte très plat, il assure tout à fait son rôle de climax de l'album. C'est certes du classique dans l'écriture, mais ce RUNNING WILD-là fera toujours son petit effet.

L'album s'ouvre pourtant dans un style syncopé peu coutumier du groupe. "Fall Of Dorkas" est un titre bien étrange pour le groupe, qui ne sera certainement pas du goût de tout le monde. On a parfois presque l'impression que l'album ne commence réellement qu'à la deuxième piste, tant la première paraît étrange. Pourtant le "Dorkas" en question est d'une certaine importance, puisque l'on reparle de lui sur le titre final, "Victory", qui conclut le concept étalé depuis trois albums sur une note optimiste (oui, les ténèbres sont vaincus par la lumière). Le morceau est bon, mais pour conclure cette trilogie ont aurait sans doute été en droit de s'attendre à une fresque de l'ampleur d'un "Genesis", on en est très loin ! Tout ça pour ça...

Plus inquiétant, certains titres sont bien faibles pour du RUNNING WILD : l'inutile et agaçante reprise des BEATLES, le très fade "Into The Fire"... Un album moyen donc, affaibli par sa prod et par quelques morceaux en carton. Seul disque du groupe qui n'évoque à aucun moment la mer et la piraterie : RUNNING WILD n'en sort pas grandi.