Mais pourquoi donc tant de haine ? À la lecture de la chronique rédigée par The Marginal et des commentaires de nos sévères, mais néanmoins bien-aimés, lecteurs, telle est la question qui me tarabuste depuis que j’ai consulté cette page sur NIME. Cela me semble proprement incompréhensible, tant je vois d’intérêt(s) à l’exercice que le gang de Bakersfield nous propose avec ce "MTV Unplugged".

Certes enregistré dans la période creuse pour le combo suite au départ de Head et dans un contexte général de manque d’inspiration il faut bien le reconnaître, ce disque n’en demeure pas moins digne d’attention, à commencer par la redécouverte des mélodies écrites par Jon Davis et sa bande. Celles-ci, habituellement dissimulées par un son massif et une production très Neo du combo, y trouvent une seconde vie, dénuées de tout apparat au final parfois superflu. Que ce soit à l’aide d’Amy Lee (EVANESCENCE) sur "Freak On A Leash" et ses voix harmonisées, ou seul ("Love Song", "Hollow Life", "Got The Life"), on prend du plaisir à se laisser porter par un sens de l’écriture trop souvent mésestimé.

D’autant plus que l’ensemble sonne particulièrement cru. KORN, à commencer par son frontman, tombe les défenses et se présente nu devant nous. Le sentiment d’assister à un bœuf de musiciens au coin du feu est présente tout au long de ces 45 minutes. Cela renforce l’impression d’authenticité dégagée par les musiciens. La fragilité de son leader n’a jamais été aussi visible, avec notamment une reprise de "Creep" de RADIOHEAD assez magique, malgré (ou grâce) à la fausseté de la voix sur certains passages.

Paradoxalement, on ne peut pas dire que KORN fasse dans la facilité avec cet Unplugged, tant les chansons sont retravaillées, soigneusement polies pour l’occasion. Une atmosphère orientalisante, portée par les darbukas entre autres mais également les cordes, apporte une nouvelle dimension aux titres que nous connaissons tous. Prise de risque également en s’attaquant à "In Between Days" de The CURE, celle-ci s’avère payante puisque le titre y trouve également une émotion nouvelle, renforcée par la présence de Robert Smith au micro avec la formation.

J’éprouve donc beaucoup de mal à comprendre les torrents de négativité qui se sont abattus sur cet album, que j’estime sincèrement. Il permettra également aux réfractaires au Metal de trouver une porte dans l’univers si particulier du groupe. Alors bien entendu les voix sont parfois fausses, mais n’a-t-on pas suffisamment critiqué les groupes qui retravaillent à outrance les captations "live" en post-prod pour ne pas savoir apprécier l’évènement lorsque l’un d’entre-eux se pointe à poil devant nous pour y réinterpréter sa musique devant ses fans ?

Tout fout le camp, ma bonne dame…