Formé à la toute fin des 70’s, TYGERS OF PAN TANG, groupe anglais qui tire son nom de l’œuvre de Mickaël Moorcock, célèbre auteur américain de sword & sorcery, devait devenir l’un des principaux fer de lance de la NWOBHM. Après avoir fait leurs armes sur scène et sur 45 tours, les tigres sortent leur premier album en 1980, celui-ci, intitulé Wild cat, permit au groupe d’acquérir une certaine reconnaissance. En effet, ce premier album plaça aussitôt ce combo dans le peloton de tête de la NWOBHM, alors en pleine explosion. Mais qu’en est-il réellement de cet album ? Faisait-il armes égales avec les cadors de la NWOBHM tels que SAXON, IRON MAIDEN, ANGEL WITCH ou SAMSON ? Ou s’agissait-il plutôt d’un de ces nombreux groupes de heavy rock qui se ressemblaient tous ? Force est de constater qu’en réalité à l’époque la musique des TYGERS ne se démarque pas tant que ça de la masse et ne tient pas la distance par rapport aux groupes cités précédemment. Néanmoins, Wild cat est un bon album qui plus d'un quart de siècle plus tard possède encore un potentiel attractif tout à fait appréciable.

Alors mené par le guitariste Robb Weir, les TYGERS OF PAN TANG jouaient un heavy rock qui devait plaire aux fans des HOLOCAUST, JAGUAR et autre SAVAGE. C’était alors Jess Cox qui assurait les parties vocales. Ce dernier est doté d’une voix assez quelconque et manquant singulièrement de charisme, tout à fait le genre de chant que l’on retrouve dans la plupart des groupes anglais de cette époque, ces groupes de heavy rock qui ne sortirent parfois guère plus qu’un simple single. Heureusement, les compos de Robb Weir sont suffisamment solides pour que l’intérêt soit bien présent.

TYGERS OF PAN TANG est encore fortement ancré dans un trip rock’n’roll, l’influence hard 70’s est très présente. Le groupe se plait à asséner ses riffs de façon répétitive, d’ailleurs certains morceaux sont plutôt longs ce qui est rare pour un groupe de ce genre. Au lieu de balancer la purée pendant 3min30, les tigres anglais prennent un malin plaisir à piéger l’auditeur dans des gimmick obsédants, à les posséder par des riffs diablement rock’n’roll. C’est évident sur un titre comme « Suzie smiled » dont le riff récurrent me fait penser à un riff du générique de l’agence tout risque ! Les refrains sont dans le même esprit, tel que le simplissime « Euthanasia ». Les morceaux sont également parsemés de petits breaks, comme sur « Badger badger » par exemple. Certains titres font preuve d’une certaine recherche, comme sur le long « Killers » ou « Slave to freedom ».

Le jeu de Robb Weir n’est pas vraiment technique, aucun de ses soli ne collent au plafond, par contre il est carré de chez carré, ça peut paraître évident aujourd’hui mais ce n’était pas toujours le cas à l’époque. Certains passages sont des prémisses de ce que le groupe deviendra par la suite, tel que la rythmique très heavy de « Insanity ».

Wild cat est donc un premier album sympathique, qui plaira à n’importe quel amateur de heavy rock, mais qui est encore loin de montrer tout le potentiel des TYGERS OF PAN TANG. Ces derniers prendront une tout autre dimension l’année suivante avec l’album Spellbound et l’arrivée déterminante de deux nouveaux musiciens.